Le 01 octobre 2008
        Dexia : j’interpellerai les ministres Picqué et Vanhengel
 

Comme l’annonce ce matin Le Soir, j’ai déposé hier au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale une demande d’interpellation aux ministres Charles Picqué et Guy Vanhengel sur les conséquences pour la Région et pour ses communes de la défaillance de la banque Dexia et de son sauvetage à l’initiative du gouvernement fédéral.

Les faillites bancaires ne me sont pas inconnues : avant de présider le collège des curateurs de Clabecq, il y a dix ans, j’avais été associé à la liquidation de la Banque de l’Amérique du Sud, de la Banque Belgo-Centrale, et de la Banque Van Loo. Mais ces défaillances étaient très différentes dans leurs causes et leurs effets : il n’y avait, à l’époque, aucun risque systémique, alors qu’aujourd’hui c’est toute notre économie qui est menacée, et toute l’action de nos communes !

La crise était internationale, le week-end dernier elle est devenue nationale, et elle a pris hier une dimension régionale. Avec la faillite virtuelle de Dexia, après celle de Fortis, ce sont les finances de toutes les communes de la Région de Bruxelles Capitale qui sont en péril. Et la région devra s’endetter pour prendre sa part dans la recapitalisation. Or, si les ministres des Finances du Benelux se sont déjà expliqués devant leurs parlements nationaux, rien ne s’est fait chez nous jusqu’ici au niveau régional. Dans sa déclaration de rentrée de ce matin, Charles Picqué a à peine effleuré le sujet.

 





Quels sont les risques que je vois pour les communes ?

1) A court terme : qui va payer ? Peut-on croire, demandais-je hier, que les régions puissent ne pas devoir passer à la caisse ? Avec quels moyens la région bruxelloise va-t-elle répondre ? Et dans quelles proportions ? N’y a-t-il par ailleurs pas là une nouvelle occasion de contentieux communautaire ? On sait depuis que la Région devra investir au moins 250 millions d’euros.

2) A moyen terme, c’est-à-dire d’ici un an ou deux : j’avais été surpris d’entendre hier matin le président de l’Union des villes et communes de la région affirmer qu’il n’y avait pas problème parce que les communes ne cracheraient pas au bassinet. Qui peut croire que les dividendes, dont l’action communale dépend tant, resteront au même niveau, pour autant qu’elles ne soient pas totalement supprimées ? A cette question, posée dans ma demande d’interpellation, un début de réponse a été apportée par le député Furlan, président de l’Union des villes et communes de la Région Wallonne, qui tout en se montrant apaisant pour l’avenir admet que 2009 sera bien difficile.

3) On connaît le débat lancinant depuis plusieurs années sur la localisation de la direction de Dexia : à Paris, ou à Bruxelles ? Quelles que lénifiantes soient les déclarations, croit-on que la France, qui a déjà demandé une minorité de blocage, va cracher au bassinet sans espérer un jour « déplacer le centre de gravité » de Dexia ?

A la lecture de la presse de ce matin, je découvre que le sponsoring de Fortis couvre 20% du budget du football club d’Anderlecht, et que ses craintes sont vives : il va de soi qu’au-delà des communes, toute l’économie bruxelloise pâtira de cette catastrophe.


 









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