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Comme
l’annonce ce matin Le Soir, j’ai déposé
hier au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale une
demande d’interpellation aux ministres Charles Picqué
et Guy Vanhengel sur les conséquences pour la Région
et pour ses communes de la défaillance de la banque Dexia
et de son sauvetage à l’initiative du gouvernement
fédéral.
Les faillites bancaires ne me sont pas
inconnues : avant de présider le collège des curateurs
de Clabecq, il y a dix ans, j’avais été associé
à la liquidation de la Banque de l’Amérique
du Sud, de la Banque Belgo-Centrale, et de la Banque Van Loo.
Mais ces défaillances étaient très différentes
dans leurs causes et leurs effets : il n’y avait, à
l’époque, aucun risque systémique, alors qu’aujourd’hui
c’est toute notre économie qui est menacée,
et toute l’action de nos communes !
La crise était internationale,
le week-end dernier elle est devenue nationale, et elle a pris
hier une dimension régionale. Avec la faillite virtuelle
de Dexia, après celle de Fortis, ce sont les finances de
toutes les communes de la Région de Bruxelles Capitale
qui sont en péril. Et la région devra s’endetter
pour prendre sa part dans la recapitalisation. Or, si les ministres
des Finances du Benelux se sont déjà expliqués
devant leurs parlements nationaux, rien ne s’est fait chez
nous jusqu’ici au niveau régional. Dans sa déclaration
de rentrée de ce matin, Charles Picqué a à
peine effleuré le sujet.
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Quels
sont les risques que je vois pour les communes ?
1) A court terme : qui va payer ? Peut-on
croire, demandais-je hier, que les régions puissent ne pas
devoir passer à la caisse ? Avec quels moyens la région
bruxelloise va-t-elle répondre ? Et dans quelles proportions
? N’y a-t-il par ailleurs pas là une nouvelle occasion
de contentieux communautaire ? On sait depuis que la Région
devra investir au moins 250 millions d’euros.
2) A moyen terme, c’est-à-dire
d’ici un an ou deux : j’avais été surpris
d’entendre hier matin le président de l’Union
des villes et communes de la région affirmer qu’il
n’y avait pas problème parce que les communes ne cracheraient
pas au bassinet. Qui peut croire que les dividendes, dont l’action
communale dépend tant, resteront au même niveau, pour
autant qu’elles ne soient pas totalement supprimées
? A cette question, posée dans ma demande d’interpellation,
un début de réponse a été apportée
par le député Furlan, président de l’Union
des villes et communes de la Région Wallonne, qui tout en
se montrant apaisant pour l’avenir admet que 2009 sera bien
difficile.
3) On connaît le débat lancinant depuis plusieurs
années sur la localisation de la direction de Dexia : à
Paris, ou à Bruxelles ? Quelles que lénifiantes soient
les déclarations, croit-on que la France, qui a déjà
demandé une minorité de blocage, va cracher au bassinet
sans espérer un jour « déplacer le centre de
gravité » de Dexia ?
A la lecture de la presse de ce matin, je découvre que le
sponsoring de Fortis couvre 20% du budget du football club d’Anderlecht,
et que ses craintes sont vives : il va de soi qu’au-delà
des communes, toute l’économie bruxelloise pâtira
de cette catastrophe.
Points
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