Le 27 août 2002
        Lectures de vacances…
 

Reprenant le travail après quelques semaines de vacances à la mer du Nord, je découvre le message d’un correspondant qui, se souvenant de recommandations antérieures, m’interroge sur mes lectures de l’été.

«Il n’est qu’une clef pour accéder au savoir, et c’est le désir». C’est ce qu’écrit Amélie Nothomb dans Robert des noms propres, paru la semaine dernière. Une version romancée de la vie de son amie, la chanteuse du même nom, un «roman grave et tendre, étincelant, portrait d’une déracinée que trop de dons menacent de tuer, que l’on lit avec autant d’émotion de plaisir» : c’est ce qu’écrivait dans La Libre Francis Matthys, qui m’a donné l’envie de clôturer ainsi mes découvertes de vacances.

Fidèle à mon goût pour les livres aux confins de la littérature et de la politique, je les avais commencées en appréciant Les corrumpus et Belle-Amie, édités chez Grasset de la main de Gilles Martin Chauffier. Le style est alerte, mais le fond tragique : l’auteur n’épargne aucun ridicule à quelques faux princes de l’économie, de la culture ou de la politique. Le premier livre, couronné par le prix Interallié en 1998, évoque les relations d’un ministre avec son nègre de plume, dont les fantasmes sur le pouvoir retombent tel un soufflé froid après un dénouement surprenant digne du meilleur polar ! Quant au second, publié en mars dernier, il nous livre une sinistre comédie inspirée par une affaire d’Etat récente : la France n’a pas de pétrole, mais elle a de tristes idées !

Je me suis aussi plongé dans plusieurs biographies. Celles de Morny, un voluptueux au pouvoir et de Bernis le cardinal des plaisirs de Jean-Marie Rouart, de l’Académie française (Folio). Et celles d’Erasme et de Fouché de Stéphane Zweig (Poche). Deux genres très différents pour mettre en lumière des personnalités passionnantes et mystérieuses, à chaque fois avec panache et intelligence.

Enfin Daniel Ducarme m’avait recommandé Raboliot de Maurice Genevoix, qui lui valut le prix Goncourt dans les années 1920 (Poche). Un destin d’homme, une opposition sociétale entre le braconnier, rebelle par nécessité, et le pouvoir établi, symbolisé par le gendarme qu’il se condamne à assassiner au moment de son arrestation. Eblouissant de style et de psychologie !








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