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Reprenant
le travail après quelques semaines de vacances à la
mer du Nord, je découvre le message d’un correspondant
qui, se souvenant de recommandations antérieures, m’interroge
sur mes lectures de l’été.
«Il n’est qu’une clef pour accéder au
savoir, et c’est le désir». C’est ce qu’écrit
Amélie Nothomb dans Robert des noms propres, paru
la semaine dernière. Une version romancée de la vie
de son amie, la chanteuse du même nom, un «roman grave
et tendre, étincelant,
portrait d’une déracinée que trop de dons menacent
de tuer, que l’on lit avec autant d’émotion de
plaisir» : c’est ce qu’écrivait dans La
Libre Francis Matthys, qui m’a donné l’envie de
clôturer ainsi mes découvertes de vacances.
Fidèle à mon goût pour les livres aux confins
de la littérature et de la politique, je les avais commencées
en appréciant Les corrumpus et Belle-Amie, édités
chez Grasset de la main de Gilles Martin Chauffier. Le style est
alerte, mais le fond tragique : l’auteur n’épargne
aucun ridicule à quelques faux princes de l’économie,
de la culture ou de la politique. Le premier livre, couronné par
le prix Interallié en 1998, évoque les relations d’un
ministre avec son nègre de plume, dont les fantasmes sur le
pouvoir retombent tel un soufflé froid après un dénouement
surprenant digne du meilleur polar ! Quant au second, publié en
mars dernier, il nous livre une sinistre comédie inspirée
par une affaire d’Etat récente : la France n’a
pas de pétrole, mais elle a de tristes idées !
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Je
me suis aussi plongé dans plusieurs biographies. Celles
de Morny, un voluptueux au pouvoir et de Bernis le
cardinal des plaisirs de Jean-Marie Rouart, de l’Académie française
(Folio). Et celles d’Erasme et de Fouché de Stéphane
Zweig (Poche). Deux genres très différents pour mettre
en lumière des personnalités passionnantes et mystérieuses, à chaque
fois avec panache et intelligence.
Enfin Daniel Ducarme m’avait recommandé Raboliot de Maurice Genevoix,
qui lui valut le prix Goncourt dans les années 1920 (Poche). Un destin
d’homme, une opposition sociétale entre le braconnier, rebelle par
nécessité, et le pouvoir établi, symbolisé par le
gendarme qu’il se condamne à assassiner au moment de son arrestation.
Eblouissant de style et de psychologie !
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