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Le droit international privé comporte l’ensemble
des dispositions en vigueur qui, dans un pays donné, règlent
les situations privées à caractère international
entre les citoyens et les entreprises privées. Quand les
autorités belges, administratives ou judiciaires, sont-elles
compétentes pour en connaître ? Quel est le droit
applicable, le nôtre ou un système étranger
? Faut-il reconnaître les décisions judiciaires étrangères
et les actes authentiques passés hors de nos frontières
et leur donner effet en Belgique ?
Tout cela est très concret. Un
couple de fonctionnaires européens espagnols peut-il obliger
l’administration communale où naît leur enfant
de l’inscrire sous le nom des deux parents, alors que nous
ne reconnaissons que le nom du père ? Une française
ayant accouché sous X découvre dix ans plus tard
que sa fille vit à Bruxelles : peut-elle faire établir
ici sa maternité et, si elle se trouve dans le besoin,
exiger qu’elle l’aide ? Un marocain installé
dans la capitale abandonne son épouse belge et leur fille,
retourne à Tétouan en emmenant le garçon
et répudie sa femme : le juge bruxellois peut-il prononcer
son divorce et lui accorder une pension alimentaire ou doit-il
admettre la répudiation ? La mère peut-elle obtenir
la garde des enfants ; et comment fera-t-elle pour obtenir le
retour du fils ? Si la répudiation n’est pas reconnue
et que l’épouse décède avant le divorce,
le père peut-il agir comme tuteur au risque de mettre la
main sur la maison léguée aux enfants ? Depuis que
nous avons admis le mariage homosexuel, un belge peut-il épouser
un italien, alors que l’Italie ne reconnaît pas cette
union ? La situation varie-t-elle si l’italien habite ici,
plutôt que par-delà les Alpes ?
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Au-delà du droit européen, dans le domaine économique
et social, et de quelques conventions internationales, les règles
actuelles sont fixées par des textes épars, anciens
et partiels, qui découlent essentiellement de l’interprétation
que font les juges au cas par cas, plutôt que de textes
légaux. Beaucoup de solutions retenues par la pratique
datent d’une autre époque et posent de nombreux problèmes.
Pour simplifier et actualiser la matière,
la Commission de la Justice du Sénat a entrepris l’examen
d’une
proposition de loi du 7 juillet 2003 portant le Code de droit
international privé, rédigé depuis 1996
par d’éminents spécialistes à la demande
du ministre de la Justice de l’époque et remanié
en fonction d’un
avis du Conseil d’Etat.
Certes, l'enjeu politique immédiat de cette proposition
est limité. Mais ce n'est pas parce qu'elle est perçue
comme technique qu'elle est moins importante. Ce qui est en cause,
c'est la qualité de la vie des personnes, c'est la compétitivité
de nos entreprises. Le travail est donc ample et complexe, et
je veille à y participer activement.
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