Le 22 mars 2004
        L’innovation en Belgique : constat et mesures
 

Quelle place dans le monde pour l’espace économique européen ? Déjà, au sommet européen de Lisbonne en 2000, les états membres avaient défini leur objectif : faire de l’Europe le lieu le plus compétitif de l’économie de la connaissance en 2010 et leur stratégie : l’augmentation des investissements en recherche et développement (objectif de 3 % du PIB).

Le 11 mars dernier, à l’occasion du troisième « European Business Summit », une étude menée par le consultant AD Little a permis d’évaluer la place de la Belgique dans la course à l’innovation à travers l’opinion de ses chefs d’entreprise.

Karamba ! Si les managers belges investissent dans le secteur R&D, ce n’est pas en Belgique, ni même dans l’espace européen.

Les raisons invoquées sont les mêmes que celles qui freinent la croissance de l’emploi : lourdeur de la fiscalité, complexités administratives des diverses autorisations (permis d’environnement, permis de bâtir, sécurité des produits et autres), sévérité des charges régionales (taxes environnementales et énergétiques) et manque de continuité dans la politique d’encadrement, relative inaccessibilité du capital à risques.

C’est du belge ! La ministre Fientje Moerman, ministre belge de l’Economie, de l’Energie, du Commerce extérieur et de la Politique scientifique, a répondu aux attentes des entreprises par une série de mesures :



  • Sl’extension de la dispense de 50 % du précompte professionnel des chercheurs aux différents champs de la recherche. C’est-à-dire non seulement aux universités et hautes écoles, mais aussi aux institutions scientifiques et aux entreprises travaillant dans des collaborations privé–public ;

  • une approche structurée, sous forme de triptyque qui commencera ses travaux début mai 2004, pour atteindre l’objectif 3 %. Cette approche prévoit la création d’une plate-forme stratégique Clean Technologies, d’une plate-forme stratégique Biotechnologies industrielles, d’un groupe de recherche, composé de personnalités du monde de la recherche désignées par le fédéral, les régions et les communautés et chargé de présenter un plan d’action global pour atteindre l’objectif 3 %.

Ce n’est peut-être pas suffisant mais en tout cas, dans un pays historiquement marqué par une paralysie de toutes formes d’aides aux entreprises, cela témoigne de l’opiniâtreté libérale de créer les conditions d’un dynamisme urgent.