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Pourquoi
le groupe Interbrew s’est-il prêté au brassage
médiatique qu’a suscité la publication de
l’annonce controversée du lancement d’une étude
de faisabilité sur une éventuelle redomiciliation
de l’entreprise brassicole après sa fusion avec le
groupe brésilien AmBev ? Je l’ignore, tout comme
je ne sais si Didier Reynders gagnera son pari qu’il ne
trouverait pas de cieux fiscaux plus cléments que la Belgique.
Il est vrai que notre grand argentier a été prudent
: l’enjeu en a été limité à
un verre de bière ! La nouvelle appelle cependant trois
observations :
-
En matière
de délocalisation, les dirigeants politiques belges n’ont
pas de leçons à donner. Nous en avons été
les initiateurs, à l’époque des «
golden sixties », en adoptant des lois d’expansion
économique qui ont encouragé tant d’entreprises
américaines à créer chez nous des sièges
de production. Certes l’emploi ainsi créé
était neuf pour partie, mais dans d’autres cas
il ne s’agissait que de transferts au détriment
de l’emploi existant sur place.
-
Le choix de la voie
la moins imposée est un droit fondamental, tout comme
la liberté d’établissement. La Constitution
et les Traités européens le garantissent. L’expérience
nous a appris que ce n’est pas en corsetant les entreprises
que l’on accroît la création de richesse,
qui est la condition première de l’emploi.
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- A l’heure de l’Europe, il est vain de penser pouvoir
conduire une politique économique sans s’aligner
sur nos voisins. Les pays membres de l’Union européenne
sont comme des supermarchés : leurs consommateurs regardent
ce qu’il y a dans les rayons. Qu’il s’agisse
du niveau de la fiscalité, de la qualité du droit
commercial ou de la sécurité juridique, nos entrepreneurs
choisissent évidemment ce qu’il y a de plus favorable.
Plutôt que de dispenser des leçons de morale, veillons
à être aussi bons que les autres. Cela suppose évidemment
un travail en profondeur, et à long terme, ce qui, à
voir certaines réactions, paraît moins rentable médiatiquement
que des effets d’annonce !
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