Le 04 mai 2004
        Les agences immobilières sociales : une mesure pour remédier à la crise du logement social ?
 

En 1998, la Région bruxelloise a été créative : pour agrandir le parc de logements sociaux de qualité, elle a mis en place un système de financement public pour la location de bâtiments privés appartenant à des propriétaires n’ayant pas les moyens, la compétence ou le temps de mettre leur bien en location.

Comment cela fonctionne-t-il ? Le propriétaire du bien s’adresse à une Ais, signe avec elle un contrat de gestion. L’Ais garantit l’entretien du bien et un loyer régulier, exempt de soucis de vide locatif, de recouvrement, de retard de paiement. En échange, le propriétaire confie son bien pendant une période de trois ans.
Le montant maximum du loyer garantit par l’Ais pour un appartement d’une chambre en bon état est de 315,08 € par mois. Dans l’évaluation du loyer garanti, le confort du logement telle que la superficie, le type de chauffage, n’est pas pris en compte.
Etant donné la modestie du loyer garanti et le peu d’attention accordé aux critères du marché, on réalise rapidement que les propriétaires qui s’adressent aux Ais ne sont pas légion. D’ailleurs, la démarche est inverse : ce sont les Ais qui cherchent les logements vides et leurs propriétaires pour leur en proposer la gestion.

 


 

 

Des chiffres ? En 2003, les 17 Ais de la région de Bruxelles-Capitale ont eu 200 logements en gestion ! Depuis la mise en application de la loi, il y a 1000 contrats de gestion. Il y 42.000 logements sociaux dans la région et 25.000 personnes en attente. Le nouveau code de logement qui entrera en vigueur en juillet 2004 ne permettra plus l’inoccupation d’un logement et pourra en imposer la gestion forcée. Il est à souhaiter que les Ais verront alors leur cheptel augmenter : la dispersion géographique de ce type de logements social évite la « gettoïsation » due à la construction massive de tours sociales.

Pour utile qu’elle soit, cette mesure n’est évidemment pas suffisante : c’est pourquoi nous défendons l’idée du « chèque logement », qui permettrait de pallier l’insuffisance du nombre de logements sociaux en permettant aux locataires qui n’ont pas les moyens suffisants pour payer un loyer normal de louer sur le marché ordinaire en recevant une subvention comblant la différence entre le loyer et leurs possibilités financières.