Le 11 janvier 2005
        L'Union européenne entame les négociations d'adhésion avec la Turquie
 

Depuis 45 ans, l’Europe et la Turquie n’ont cessé de dialoguer, de renforcer leurs liens politiques, économiques, sociaux et culturels afin de rapprocher les peuples et de garantir la paix et la sécurité dans cette partie du monde.

Aujourd’hui le Conseil européen se concentre sur les conditions des négociations relatives à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La question mérite largement le débat.

La Commission des Relations extérieures du Sénat s’est penchée sur la question et a conclu par des recommandations. Il est à noter que le Sénat de Belgique est la seule assemblée parlementaire de l’Europe des 25 à avoir conclu par un vote une discussion sur la question de l’ouverture des négociations avec la Turquie, ce qui donnera une légitimité à la position que prendra le Gouvernement belge sur le sujet.

Grâce au processus d'intégration, la Turquie a lancé de nombreuses réformes ces dernières années. Le gouvernement et le parlement turcs ont fait des efforts considérables pour satisfaire aux critères de Copenhague, améliorant ainsi la vie sociale et politique de la population turque. Ces réformes doivent toutefois être concrétisées à tous les niveaux de pouvoir et dans l'ensemble du pays. Une attention particulière doit être portée au système juridique, à l'appareil policier et à la protection de la diversité culturelle et religieuse. Il importe d'élaborer une nouvelle Constitution basée sur les valeurs démocratiques européennes, sur les principes de l'État de droit et d'une bonne administration et sur un équilibre entre les droits individuels, les droits des minorités et les droits communautaires.







 


 


 

 

Il faut donner à la Turquie la possibilité de prouver qu’elle sera capable de partager avec nous ce projet de démocratie et de civilisation qu’est le projet européen et, ainsi, s’ancrer dans le camp de la démocratie, du développement économique, de l’économie sociale de marché et des droits de l’homme.

Le rapport rejoint le point de vue du gouvernement fédéral qui s'est déjà prononcé en faveur de l'ouverture de négociations avec la Turquie. Il est toutefois rappelé à la Turquie que la Commission européenne peut, après consultation du Parlement européen et du Conseil européen, recommander de suspendre les négociations en cas de violations graves et persistantes des principes fondateurs de l'Union : la liberté et la démocratie, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, l'État de droit.

Il va de soi que la Turquie a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir devenir membre de l'Union européenne. C'est pourquoi les négociations sont importantes. Nous espérons que l'Europe comme la Turquie relèveront le défi.

La Turquie change, la Turquie se modernise. Rejoindre l’Union européenne est la motivation centrale de ce processus. La Turquie qui nous rejoindra aura, je l’espère, profondément évolué.