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Depuis 45 ans, l’Europe et
la Turquie n’ont cessé de dialoguer, de renforcer
leurs liens politiques, économiques, sociaux et culturels
afin de rapprocher les peuples et de garantir la paix et la sécurité
dans cette partie du monde.
Aujourd’hui le Conseil européen
se concentre sur les conditions des négociations relatives
à l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne. La question mérite largement le débat.
La Commission des Relations extérieures
du Sénat s’est penchée sur la question et
a conclu par des recommandations. Il est à noter que le
Sénat de Belgique est la seule assemblée parlementaire
de l’Europe des 25 à avoir conclu par un vote une
discussion sur la question de l’ouverture des négociations
avec la Turquie, ce qui donnera une légitimité à
la position que prendra le Gouvernement belge sur le sujet.
Grâce au processus d'intégration,
la Turquie a lancé de nombreuses réformes ces dernières
années. Le gouvernement et le parlement turcs ont fait
des efforts considérables pour satisfaire aux critères
de Copenhague, améliorant ainsi la vie sociale et politique
de la population turque. Ces réformes doivent toutefois
être concrétisées à tous les niveaux
de pouvoir et dans l'ensemble du pays. Une attention particulière
doit être portée au système juridique, à
l'appareil policier et à la protection de la diversité
culturelle et religieuse. Il importe d'élaborer une nouvelle
Constitution basée sur les valeurs démocratiques
européennes, sur les principes de l'État de droit
et d'une bonne administration et sur un équilibre entre
les droits individuels, les droits des minorités et les
droits communautaires.
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Il faut donner à
la Turquie la possibilité de prouver qu’elle sera capable
de partager avec nous ce projet de démocratie et de civilisation
qu’est le projet européen et, ainsi, s’ancrer dans
le camp de la démocratie, du développement économique,
de l’économie sociale de marché et des droits
de l’homme.
Le rapport rejoint le point de vue du gouvernement fédéral
qui s'est déjà prononcé en faveur de l'ouverture
de négociations avec la Turquie. Il est toutefois rappelé
à la Turquie que la Commission européenne peut, après
consultation du Parlement européen et du Conseil européen,
recommander de suspendre les négociations en cas de violations
graves et persistantes des principes fondateurs de l'Union : la
liberté et la démocratie, le respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, l'État de droit.
Il va de soi que la Turquie a encore un long chemin à parcourir
avant de pouvoir devenir membre de l'Union européenne. C'est
pourquoi les négociations sont importantes. Nous espérons
que l'Europe comme la Turquie relèveront le défi.
La Turquie change, la Turquie se modernise. Rejoindre l’Union
européenne est la motivation centrale de ce processus. La
Turquie qui nous rejoindra aura, je l’espère, profondément
évolué.
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