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Depuis sa création par Marie
Popelin – première femme Docteur en Droit de l’ULB
en 1888 – le Conseil National des Femmes Belges (CNFB) n’a
cessé de se battre pour l’égalité entre
hommes et femmes. S’il n’était au départ
que représentatif des milieux bourgeois et libres penseurs,
le Conseil a rapidement eu pour but de rassembler les associations
féminines, afin de défendre les intérêts
des femmes par une action auprès des pouvoirs publics et
une représentation à l’étranger.
Les deux premiers combats du CNFB ont
été celui du droit à l’instruction
pour les filles et la reconnaissance de l’existence civile
des femmes mariées. Le combat pour le droit de vote des
femmes est venu dans un second temps. En reconnaissance de la
patrie pour les efforts de guerre, les mères et veuves
non remariées de militaires et civils tués par l’ennemi,
ainsi que les femmes ayant été emprisonnées
ou condamnées par l’occupant, obtiennent le droit
de vote aux législatives de 1919 et toutes les femmes (à
l’exception des prostituées et des femmes adultères)
se verront octroyer en 1920 le droit de vote aux élections
communales. A partir de 1921, les femmes – avec l’accord
de leur mari – pourront se faire élire à la
Chambre et au Sénat et exercer la fonction de bourgmestre
ou d’échevin mais, ce n’est qu’en 1948,
que le suffrage universel ouvert tant aux femmes qu’aux
hommes sera instauré en Belgique.
Actuellement, la loi électorale
garantit un tiers des places aux femmes sur les listes. Cette
loi porte ses fruits : la Belgique est le 6ème pays dans
l’Europe des 25 au classement de la représentativité
des femmes dans les Parlements nationaux
Dans tous les combats fondamentaux,
le Conseil national des Femmes belges a joué un rôle
de pionnier. De grandes figures ont rythmé la vie du Conseil.
Citons entre autres la sénatrice Spaak-Jansson qui s’est
battue pour la paix avant
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la guerre 40-45
ou encore Marthe Boël qui a repris la présidence du
CNFB en 1934 et devient la cheville ouvrière de l’émancipation
des femmes en défendant l’accès aux professions,
l’égalité de salaire, le développement
de l’enseignement technique supérieur.
En 1952, la Belgique signe la convention du Bureau International
du Travail sur l’égalité des salaires mais il
faudra attendre 1975 pour que la directive européenne sur
l’égalité des rémunérations soit
enfin intégrée dans la convention collective belge.
La création d’un Secrétariat d’État
pour l’émancipation sociale en 1986 permettra la mise
en place d’une commission sur le travail des femmes. Avec
l’introduction de l’égalité des chances
dans les compétences ministérielles, la problématique
de la discrimination des femmes fait son chemin.
Le mouvement d’émancipation des femmes s’attaque
également au droit à la contraception et à
l’avortement. La dépénalisation de l’avortement
sera d’ailleurs chose faite en 1990.
Féministes ou non, nous ne pouvons que féliciter
les améliorations du statut de la femme réalisées
grâce à l’intervention du CNFB. En effet, les
progrès acquis représentent une importante avancée
pour l’ensemble des citoyens car l’individu ne peut
s’épanouir que dans un environnement respectueux de
tous.
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