Le 24 janvier 2005
        2005 : le Conseil National des Femmes Belges a 100 ans
 

Depuis sa création par Marie Popelin – première femme Docteur en Droit de l’ULB en 1888 – le Conseil National des Femmes Belges (CNFB) n’a cessé de se battre pour l’égalité entre hommes et femmes. S’il n’était au départ que représentatif des milieux bourgeois et libres penseurs, le Conseil a rapidement eu pour but de rassembler les associations féminines, afin de défendre les intérêts des femmes par une action auprès des pouvoirs publics et une représentation à l’étranger.

Les deux premiers combats du CNFB ont été celui du droit à l’instruction pour les filles et la reconnaissance de l’existence civile des femmes mariées. Le combat pour le droit de vote des femmes est venu dans un second temps. En reconnaissance de la patrie pour les efforts de guerre, les mères et veuves non remariées de militaires et civils tués par l’ennemi, ainsi que les femmes ayant été emprisonnées ou condamnées par l’occupant, obtiennent le droit de vote aux législatives de 1919 et toutes les femmes (à l’exception des prostituées et des femmes adultères) se verront octroyer en 1920 le droit de vote aux élections communales. A partir de 1921, les femmes – avec l’accord de leur mari – pourront se faire élire à la Chambre et au Sénat et exercer la fonction de bourgmestre ou d’échevin mais, ce n’est qu’en 1948, que le suffrage universel ouvert tant aux femmes qu’aux hommes sera instauré en Belgique.

Actuellement, la loi électorale garantit un tiers des places aux femmes sur les listes. Cette loi porte ses fruits : la Belgique est le 6ème pays dans l’Europe des 25 au classement de la représentativité des femmes dans les Parlements nationaux

Dans tous les combats fondamentaux, le Conseil national des Femmes belges a joué un rôle de pionnier. De grandes figures ont rythmé la vie du Conseil. Citons entre autres la sénatrice Spaak-Jansson qui s’est battue pour la paix avant











 


 


 

 

la guerre 40-45 ou encore Marthe Boël qui a repris la présidence du CNFB en 1934 et devient la cheville ouvrière de l’émancipation des femmes en défendant l’accès aux professions, l’égalité de salaire, le développement de l’enseignement technique supérieur.

En 1952, la Belgique signe la convention du Bureau International du Travail sur l’égalité des salaires mais il faudra attendre 1975 pour que la directive européenne sur l’égalité des rémunérations soit enfin intégrée dans la convention collective belge. La création d’un Secrétariat d’État pour l’émancipation sociale en 1986 permettra la mise en place d’une commission sur le travail des femmes. Avec l’introduction de l’égalité des chances dans les compétences ministérielles, la problématique de la discrimination des femmes fait son chemin.

Le mouvement d’émancipation des femmes s’attaque également au droit à la contraception et à l’avortement. La dépénalisation de l’avortement sera d’ailleurs chose faite en 1990.

Féministes ou non, nous ne pouvons que féliciter les améliorations du statut de la femme réalisées grâce à l’intervention du CNFB. En effet, les progrès acquis représentent une importante avancée pour l’ensemble des citoyens car l’individu ne peut s’épanouir que dans un environnement respectueux de tous.