|
Tel est, avec l'instauration d'un
contrat de gestion à conclure entre le gouvernement régional
et l'office, l'objectif essentiel de l'ordonnance modifiant l'ordonnance
du 18 janvier 2001 portant organisation et fonctionnement de l'Office
régional bruxellois de l'emploi, qui complète l'ordonnance
du 26 juin 2003 relative à la gestion mixte du marché
de l'emploi et qui a été votée vendredi dernier
au Parlement bruxellois.
Ainsi l'Orbem sera-t-il autorisé
à exercer des activités payantes au côté
des agences privées, et à recruter du personnel
par contrat d'emploi, le tout au sein d'un service autonome sur
le plan social, financier, comptable et technique.
Objectif louable, que le MR a approuvé
dans le principe mais sans pour autant voter le projet, tant étaient
nombreuses les critiques du Conseil d'Etat sur la première
mouture du texte qui n'a cependant été retravaillée
que dans le forme et tant aussi les incertitudes sont importantes.
Dans mon intervention en séance
publique, j'ai par ailleurs déploré que n'ait pas
davantage été débattue la question de savoir
ce que signifie pratiquement l'objectif d' « inscrire l'Orbem
dans le champ contractuel » et pourquoi il faudrait le faire.
Contrairement à ce que donne
à penser l'exposé des motifs, la Convention n°
181 de l'Organisation internationale du travail n'oblige pas les
Etats à étendre les activités du service
public jusque dans le champ concurrentiel ; son but est au contraire
de briser les monopoles d'Etat sur le placement des travailleurs,
dans l'intérêt général.
D'où cette question : le rôle
du service public est-il bien de développer des activités
payantes qui sont parfaitement exercées par le secteur
privé ?
|
|
Faut-il institutionnaliser
la concurrence entre service public et secteur privé ? Personnellement,
je n'y vois aucun avantage en l'espèce. J'y vois au contraire
une déperdition de moyens et le risque d'une concurrence
déloyale.
Sur ce point le ministre de l'Economie a heureusement rassuré
l'assemblée : il n'y aura, a-t-il déclaré,
aucun subventionnement direct ou indirect du service à gestion
distincte qui sera chargé des activités payantes :
tout avantage de toute nature devra être comptabilisé
en charge ; et, allant au delà des normes européennes,
l'ordonnance ne lui autorise aucune activité à perte
: l'intégralité des coûts de production devra
être couverte par le chiffre d'affaires.
Ce qu’il reste à craindre, en revanche, c'est que
l'organisation du service concurrentiel n'inspire pas confiance.
Au contraire de la Flandre et de la Wallonie, Bruxelles n'a pas
opté pour une société commerciale. Le service
ne jouira pas de la personnalité morale. S'il est entendu
qu'il devra opérer selon les méthodes commerciales,
il ne lui est imposé légalement aucun plan financier.
Et l'architecture administrative adoptée par le ministre
Cerexhe est une nouveauté.
Souhaitons néanmoins bonne chance au bébé...
Points
d'actualité antérieurs
Imprimer ce document
|
|