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Evoquant « L'Europe de la
Culture » au Château Sainte-Anne lundi dernier, à
l'invitation de la World Trade Center Association of Brussels
et de mon collègue et ami Yves de Jonghe d'Ardoye, M. Renaud
Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication,
s'est plu, dans son introduction, à mettre en exergue les
succès culturels de nombreux de nos compatriotes.
Il est vrai que les frères Jean-Pierre
et Luc Dardenne venaient de se voir attribuer à Cannes
une nouvelle Palme d'or, couronnant cette fois leur nouveau film
L'Enfant. Le propos du ministre français était
cependant plus large, évoquant l'oeuvre de Jan Fabre, associé
à la direction du Festival d'Avignon et les succès
d'Alain Platel à l'Opéra Garnier, de Gérard
Mortier à l'Opéra Bastille et de Frédéric
Flamand à Marseille. Il aurait aussi pu citer nos musiciens
Philippe Herreweghe et Philippe Boesmans, nos écrivains
Amélie Nothomb et Jean-Philippe Toussaint, Anne Teresa
de Keersmaeker ou nos créateurs de l'école anversoise
de la mode, et tant d'autres encore. C'est ce que faisait Jean-Pierre
Stroobants dans l'édition du 2 mai dernier du Monde.
« Comment, se demandait le journaliste,
expliquer ce bouillonnement soudain, émanant d'un petit
Etat qui s'autodénigre avec délectation, où
la culture ne figure en tête ni des préoccupations
politiques ni des politiques budgétaires ? Comment analyser
le succès d'un art souvent très singulier, issu
d'un imaginaire qui ne l'est pas moins, inclassable, souvent provocateur,
teinté d'une violence, d'un humour et d'une noirceur qui
surprennent ? » Et de faire référence à
l'enquête de Guy Duplat, intitulée La Vague belge,
publiée chez Duculot en début d'année
: « Plongés dans la complexité, la multiculturalité,
la multiplicité des langues, la « bâtardise
exemplaire » évoquée par le philosophe Jacques
Sojcher, ces artistes et créateurs auraient acquis plus
facilement que d'autres la capacité de
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se projeter
dans une dimension internationale, voire universelle, transformant
l'étroitesse de leur pays en atout : où que l'on se
situe en Belgique, une frontière n'est jamais loin »...
La place me manque ici pour épiloguer sur la question. Mais
retenons qu'il y a autre chose à faire que de consacrer toute
son énergie à mettre au point des compromis boiteux
et à bâtir des échafaudages institutionnels
incompréhensibles du style BHV. Tiens, à
propos de politique, voici un autre constat de Jean-Pierre Stroobants,
qui mérite l'attention : alors que le budget de la zone euro
enregistrait en 2004 un déficit de 2,7%, celui de la Belgique
était en léger boni. En dix ans, notre taux d'endettement
aura été réduit de 140% à 95%. Si nous
nous tenons à cette ligne, notre endettement devrait être
ramené à 85% dans trois ans, c'est-à-dire moins
que la moyenne de la zone euro...
A l'ordre du jour de la séance de ce vendredi de l'Assemblée
de la Commission communautaire française, un peu pompeusement
rebaptisé Parlement francophone bruxellois, figure
une proposition de résolution relative à la défense
de la diversité culturelle. La diversité : une source
certaine de richesse !
Points
d'actualité antérieurs
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