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Fin juin de cette année,
des parlementaires PS et Sp.a ont déposé une proposition
de loi visant à « objectiver et contrôler »
les loyers et à instaurer des « commissions de baux
».
Cette demande est-elle justifiée
? Chez nous, aujourd’hui, les loyers sont bien meilleur
marché que chez nos voisins directs : France, Pays-Bas
et Allemagne. Nombre de leurs citoyens viennent d’ailleurs
s’installer en Belgique, et plus particulièrement
dans les régions frontalières.
Contrairement à ces pays voisins,
entre 1945 et 1987, nos gouvernants se sont montrés assez
raisonnables vis-à-vis de la propriété immobilière
en général, ce qui eut pour conséquence d’intéresser
les particuliers à l’investissement locatif, d’où
une offre locative importante et le maintien des loyers.
Par contre, la décennie 1988-1999
fut très difficile pour les propriétaires-bailleurs.
Diverses mesures cumulées (nouvelle législation
en matière de baux à loyer, indexation des revenus
cadastraux, taxation accrue à l’IPP, contraintes
administratives) eurent pour conséquences de casser l’intérêt
pour l’investissement locatif privé, avec pour résultat
une diminution de l’offre et donc loyers à la hausse.
Tel sera encore davantage le cas si d’aucuns s’entêtent
à vouloir régler les problèmes de logement
de nos concitoyens les plus précarisés sur le dos
des propriétaires-bailleurs.
Il semble évident que se
limiter à un contrôle des loyers aurait comme effet
pervers une baisse du nombre de logements mis en location, voire
une pénurie, qui entraînerait donc une augmentation
des loyers, plutôt qu'une baisse. La mise en place d’un
système d’allocations loyers bien encadré,
comme il en existe en France et aux Pays-Bas, est sans doute une
des pistes à explorer.
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Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’immobilier
est un placement comme un autre et il est donc légitime que
tout propriétaire qui investit dans le secteur locatif privé
en retire un rendement raisonnable.
Au surplus, les rendements actuels ne sont en rien excessifs, bien
au contraire. Ils ne performent certainement pas mieux qu’un
placement mobilier en bon père de famille. En effet, les
propriétaires-bailleurs n’ont pas que des recettes,
ils ont à faire face à une multitude de charges qui
s’accroissent chaque année. A défaut de percevoir
des loyers suffisants à cette fin et conserver leurs rendements,
les propriétaires-bailleurs n’auraient que deux solutions,
soit ne plus entretenir leurs biens, soit les vendre.
Il n’existe pas à ce jour de preuve que les loyers
aient augmenté de façon anormalement importante. Et
même si c’était le cas, il n’en demeure
pas moins que tout augmente et les propriétaires-bailleurs
ne doivent pas être le bouc émissaire de cette évolution.
Le problème à régler n’est donc pas
celui des loyers en tant que tels mais plutôt celui des revenus
insuffisants de certains de nos concitoyens pour vivre décemment.
Mais est-ce vraiment aux propriétaires-bailleurs de répondre
de ce triste fait ?
Points
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