Le 05 octobre 2005
       Excessifs les loyers en Belgique ?
 

Fin juin de cette année, des parlementaires PS et Sp.a ont déposé une proposition de loi visant à « objectiver et contrôler » les loyers et à instaurer des « commissions de baux ».

Cette demande est-elle justifiée ? Chez nous, aujourd’hui, les loyers sont bien meilleur marché que chez nos voisins directs : France, Pays-Bas et Allemagne. Nombre de leurs citoyens viennent d’ailleurs s’installer en Belgique, et plus particulièrement dans les régions frontalières.

Contrairement à ces pays voisins, entre 1945 et 1987, nos gouvernants se sont montrés assez raisonnables vis-à-vis de la propriété immobilière en général, ce qui eut pour conséquence d’intéresser les particuliers à l’investissement locatif, d’où une offre locative importante et le maintien des loyers.

Par contre, la décennie 1988-1999 fut très difficile pour les propriétaires-bailleurs. Diverses mesures cumulées (nouvelle législation en matière de baux à loyer, indexation des revenus cadastraux, taxation accrue à l’IPP, contraintes administratives) eurent pour conséquences de casser l’intérêt pour l’investissement locatif privé, avec pour résultat une diminution de l’offre et donc loyers à la hausse. Tel sera encore davantage le cas si d’aucuns s’entêtent à vouloir régler les problèmes de logement de nos concitoyens les plus précarisés sur le dos des propriétaires-bailleurs.

Il semble évident que se limiter à un contrôle des loyers aurait comme effet pervers une baisse du nombre de logements mis en location, voire une pénurie, qui entraînerait donc une augmentation des loyers, plutôt qu'une baisse. La mise en place d’un système d’allocations loyers bien encadré, comme il en existe en France et aux Pays-Bas, est sans doute une des pistes à explorer.

































 


 


 

 

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’immobilier est un placement comme un autre et il est donc légitime que tout propriétaire qui investit dans le secteur locatif privé en retire un rendement raisonnable.

Au surplus, les rendements actuels ne sont en rien excessifs, bien au contraire. Ils ne performent certainement pas mieux qu’un placement mobilier en bon père de famille. En effet, les propriétaires-bailleurs n’ont pas que des recettes, ils ont à faire face à une multitude de charges qui s’accroissent chaque année. A défaut de percevoir des loyers suffisants à cette fin et conserver leurs rendements, les propriétaires-bailleurs n’auraient que deux solutions, soit ne plus entretenir leurs biens, soit les vendre.

Il n’existe pas à ce jour de preuve que les loyers aient augmenté de façon anormalement importante. Et même si c’était le cas, il n’en demeure pas moins que tout augmente et les propriétaires-bailleurs ne doivent pas être le bouc émissaire de cette évolution.

Le problème à régler n’est donc pas celui des loyers en tant que tels mais plutôt celui des revenus insuffisants de certains de nos concitoyens pour vivre décemment. Mais est-ce vraiment aux propriétaires-bailleurs de répondre de ce triste fait ?











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