|
Un correspondant attire mon attention
sur un problème de taille auquel sont confrontés
les propriétaires et copropriétaires disposant d’un
ascenseur en vertu des dispositions de l’A.R. du 9 mars
2003 réglementant le contrôle et l’entretien
des ascenseurs : le dispositif de cet arrêté oblige
les détenteurs d’ascenseurs ou de monte-charges accompagnés
de faire procéder par les organismes agréés,
tels que AIB-Vinçotte, CIB (Contrôle industriel belge),
BTV, etc., au plus tard dix ans après leur première
mise en service, à une analyse de risques relatifs à
la sécurité des ascenseurs par le biais d’une
fastidieuse liste de contrôles se référant
aux normes actuelles de sécurité concernant les
nouveaux ascenseurs, qui fixera l’ampleur des travaux pour
mettre l’ascenseur en conformité.
En réalité, c’est
surtout la mise en application de cet arrêté qui
engendre des obligations et des charges financières exorbitantes
et hors proportion par rapport à une recherche raisonnable
de la sécurité des usagers des ascenseurs.
En effet les annexes de l’arrêté
prêtent à confusion et recensent une longue série
de points, repris dans une liste de contrôle, qui doivent
être examinés par les sociétés agréées
qui doivent procéder aux analyses de risques et aux inspections
préventives, alors que la firme AIB-Vinçotte précise
à juste titre que « l’annexe I décrit
les aspects de sécurité à prendre en considération.
Celle-ci doit tenir compte des caractéristiques techniques
et des conditions d’utilisation spécifique des appareils
».
Or, les SECT (Services Externes pour les
Contrôles Techniques) des sociétés agréées
font totalement fi de cette directive pourtant claire et précise.
Quasiment toutes les sociétés agréées
n’en tiennent pas compte et appliquent les listes de contrôle
à la lettre.
Un exemple vécu par mon correspondant
: le texte de l’arrêté stipule que le décalage
entre le niveau d’arrêt de la cabine et celui du palier
ne doit pas excéder 20 mm. Le technicien de la firme de
contrôle agréée venu faire l’analyse
du risque de l’immeuble en question n’a même
pas mesuré cet écart.
|
|
Comme
mon correspondant lui en faisait la remarque, il a rétorqué
: « Ce n’est pas bon » et lui a clairement
fait comprendre qu’il appliquait strictement les instructions.
En réalité, l’écart en question tient
au fait qu’il s’agit d’un ascenseur à une
seule vitesse. Pour l’éliminer, il faut modifier l’appareil
en un ascenseur à deux vitesses. Dont coût : 13.000
€, rien que pour cette seule modification. Il y a quatre copropriétaires
dans cet immeuble, l’ascenseur a fait l’objet, depuis
sa mise en service en 1971, de six entretiens par an
par le constructeur et il est d’ailleurs en excellent état.
Par ailleurs, les occupants de l’immeuble sont six adultes
valides.
L’analyse de risques ne tient manifestement pas compte de
la réalité : au lieu d’examiner concrètement
les risques encourus par chaque ascenseur en tenant compte de leur
spécificité, on applique des règles abstraites.
Le Syndicat national des Propriétaires s’est mis en
devoir de contester cette réglementation et l’application
abusive qui en est faite mais sans grand succès jusqu’ici.
Un comité d’opposants s’est joint au SNP mais
leurs moyens d’action sont bien dérisoires face à
un lobby industriel qui a pour but inavoué de remplacer tous
les ascenseurs ne répondant pas aux normes de sécurité
édictées par de nouveaux ascenseurs et servir ainsi
les intérêts des constructeurs d’ascenseurs…
Confrontée aux critiques, aux difficultés liées
aux coûts trop souvent démesurés des travaux
et compte tenu de l’ampleur des contrôles à effectuer,
la ministre chargée de la protection des consommateurs a
pris, le 17 mars 2005, un nouvel arrêté permettant
d’allonger les délais de mise en conformité
des ascenseurs : l’analyse de risques devra être effectuée
entre 2006 et 2008 (suivant la date de mise en service) et non plus
entre 2004 et 2006, mais à quel prix…
Points
d'actualité antérieurs
Imprimer ce document
|
|