Le 26 novembre 2005
       Propos racistes ou débat serein ?
 

Deux associations antiracistes ont déposé plainte contre le leader anversois du Vlaams Belang, Filip De Winter, pour l’interview qu’il a donnée au magazine américain Jewish Week, qui mettrait en exergue son islamophobie. Fort bien ! Connaissant l’homme, je ne doute pas de la coloration raciste de ses propos ou intentions.

Il ne faudrait cependant pas que toute opinion qui critique l’islam ou les islamistes soit écartée comme politiquement incorrecte.

Dans son édition datée d’hier matin, Le Monde rapporte que dans une interview au quotidien israélien Haaretz du 18 novembre, le grand philosophe français Alain Finkielkraut opinait que le crise des banlieues était une « révolte ethnico-religieuse » : « On voudrait réduire les émeutes des banlieues à leur dimension sociale, déclarait-il, y voir une révolte des jeunes contra la discrimination et le chômage. Le problème est que la plupart sont noirs ou arabes, avec une identité musulmane. En France, il y a d’autres émigrants en situation difficile. Ils ne participent pas aux émeutes. Il est clair que nous avons affaire à une révolte à caractère ethnico-religieux… ».

 

































 


 


 

 

Et il ajoutait que voir dans les émeutes « une réponse au racisme français, c’est être aveugle à une haine plus large : celle de l’Occident ». Et de se plaindre du « politiquement correct » : au lieu de combattre Dieudonné, qu’il qualifiait de « vrai patron de l’antisémitisme » (plutôt que le FN), regrettait le philosophe, « on fait précisément ce qu’il demande : on change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’esclavage. Désormais, on enseigne qu’ils furent uniquement négatifs, et non que le projet colonial entendait éduquer et amener la culture aux sauvages ».

Je ne veux pas ici épiloguer sur l’origine du soulèvement des cités, et je ne puis admettre que le chômage n’y ait pas sa part. Ce que je veux souligner, c’est qu’il est heureux que les esprits puissent s’exprimer sur ces questions et en débattre. Il ne faudrait pas, comme l’annonce Finkielkraut, que « l’antiracisme sera au XXIème siècle ce que fut le communisme au XXème ».










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