Laurette Onkelinx, ministre de la
Justice, a présenté la semaine dernière son
projet de réforme de la Cour d’Assises, élaboré
par une commission d’experts dont, à voir la composition,
l’autorité ne prête pas à discussion.
Et pourtant ! Je partage à divers
égards les réserves qu’a formulées
dans « La Libre Belgique » du 24 novembre Mme Karine
Gérard, ancienne présidente du Conseil Supérieur
de la Justice.
D’abord en ce qui concerne le nombre
de juges, un seul au lieu de trois, et de jurés, huit au
lieu de douze. Lorsqu’un homme risque la réclusion
à perpétuité ou 30 ans de prison, est-il
sage de supprimer le délibéré, même
s’il ne porte que sur le droit — et il portera d’ailleurs,
et de manière décisive, sur la culpabilité
lorsque le jury décidera par 5 « oui » et 3
« non » ?
Ensuite quant à la motivation
de la décision. Les jurés continueront à
trancher sur la base de leur intime conviction. La motivation
de la majorité, qu’il appartiendra au président
professionnel de la Cour de rédiger plutôt qu’aux
jurés qui auront décidé majoritairement,
relèvera dans ces conditions d’un exercice artificiel
a posteriori :