Le 12 décembre 2006
      A propos d'un écho du "Soir" sur mon intervention de vendredi dernier
 

« "Voilà encore une pratique sur laquelle vous fermez les yeux. Comme votre collègue Courard !" Alain Zenner (MR) accuse Picqué d'avoir fermé les yeux sur les pratiques de Mampaka » : voilà ce qu'écrivait « Le Soir » de samedi en manchette de sa page régionale pour résumer ma question d'actualité de la veille à Charles Picqué.

« Les pratiques de Mampaka » ? Je m'étais bien gardé de citer le nom de mon collègue, et m'étais abstenu de toute allusion à ses frais de Gsm, qu'il a prétendu pouvoir justifier. Je ne suis en effet pas de ceux qui jettent la première pierre, et je n'entends pas accuser sans connaître le dossier.

Ce qui doit être mis en cause, ce sont des systèmes, plus que des hommes. Quand je relis, au brouillon du compte rendu intégral, la réponse que m'a faite Charles Picqué, je constate qu'il se lave les mains de mon interpellation en considérant que le fait que des échevins soient contraints à signer une lettre de démission en blanc avant leur installation ne concerne « que les formations politiques dans leur gestion interne et dans leurs relations avec les autres » et en ajoutant : « Je n'ai pas à être saisi de cela » ! Comment peut-il fermer les yeux sur cet acte posé en vue de permettre un faux en écritures ultérieur, si le besoin s'en faisait sentir par la suite, et qui revient à entraver le libre exercice de sa mission par un édile communal : cela ne regarderait donc pas la tutelle ?

Ponce Pilate, le Ministre-président l'a été tout autant en répondant à Didier Gosuin, qui, lors de la même session de questions d'actualité, lui demandait si la tutelle avait correctement exercé sa mission de vérification du respect de la loi.

A la suite des « scandales carolos », les socialistes nous avaient fait voter en début d'année dans l'urgence et sans possibilité aucune de débat, une ordonnance « sur la transparence des rémunérations et avantages des mandataires publics
bruxellois », explicitée dans une circulaire de la tutelle aux communes du 23 mars 2006. En annonçant en grande pompe que désormais il laverait plus blanc que blanc, le PS prétendait ainsi démontrer sa bonne







foi ! Or l'alinéa 4, § 2, de cette ordonnance imposait à chaque conseil communal d'adopter dans le mois une décision générale afin d'arrêter notamment le montant des avantages en nature et frais de représentation dont bénéficiaient les bourgmestres, échevins et conseillers communaux et les outils de travail mis à leur disposition. Cette décision générale, ajoutait : la disposition, est soumise à la tutelle d'approbation.

La question de Didier Gosuin était simple : comment les autorités communales et la tutelle pouvaient-elles se décharger de toute responsabilité dans l'usage prétendument abusif de son Gsm imputé à Bertin Mampaka ? La délibération du conseil communal de Bruxelles-Ville adoptée en exécution de l'ordonnance le 24 mai était-elle ou non conforme à la loi, et quel avait été le contrôle de la tutelle ?

La réponse de Picqué, jouant sur les mots, est édifiante : « les frais de téléphone portable ont été considérés comme partie intégrante du poste 'outils de travail' et non pas 'avantages de toute nature' ; il s'agit de deux catégories bien distinctes » !

Que les Gsm puissent être utilisés occasionnellement à des fins privées peut se comprendre pour autant qu'il s'agisse d'un usage raisonnable. Mais il s'agit là de toute évidence d'un avantage en nature, d'ailleurs pris en compte dans certaines communes, mais non dans d'autres ; cet avantage devait donc faire l'objet d'une délibération communale.

Pourquoi donc la tutelle ne s'est-elle pas inquiétée que Bruxelles-Ville ne s'en soit pas préoccupé ?













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