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Mardi, les magistrats de
la jeunesse se rendront solennellement au Palais de Justice de
Bruxelles pour citer l’Etat belge, la Communauté
française et les partis politiques à comparaître
devant le tribunal pour non-assistance à personnes en danger,
« avec la circonstance aggravante que les personnes
exposées à un péril grave sont mineures d’âge
». C’est ce que nous apprend la lecture de La
Libre Belgique de ce matin (p. 6).
Je ne conteste pas la volonté des
juges de disposer de plus de moyens pour exercer leurs tâches.
Je considère en revanche que, s’ils ont à
exercer pleinement leur fonction de juges, ils n’ont pas
à se muer en justiciers par un acte de nature proprement
politique qui ne ressortit pas à leurs compétences.
Qui doit décider comment
s’organise la protection de la jeunesse, et quels sont les
moyens susceptibles d’y être dévolus ? Le pouvoir
législatif et, dans l’exécution des lois que
celui-ci édicte, le pouvoir exécutif. Si leur action
est jugée insuffisante, sa sanction doit émaner
du corps électoral, et non des juges. Permettre à
ceux-ci non seulement d’appliquer la loi dans des cas individuels
mais de prétendre dire quelle est la loi n’est pas
admissible.
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J’ai
déjà évoqué cette problématique
du Juge, censeur du Parlement et Gouvernement des juges
par le passé, dans mes points d’actualité des
10 janvier et 23 octobre 2006. J’y reviens aujourd’hui
parce que je trouve préoccupante cette question essentielle
pour le bon fonctionnement de notre démocratie.
Au reste, comment les juges pourront-ils statuer avec l’indépendance
nécessaire sur l’action de leurs collègues ?
Dans mon point d’actualité du 10 janvier 2006 j’illustrais
déjà cet aspect, en faisant référence
à l’arrêt passe-droit rendu sur la responsabilité
de l’Etat dans l’arriéré judiciaire bruxellois
et à la décision par laquelle les juges se sont accordés
à eux-mêmes une augmentation de rémunération
!
Non vraiment, de telles actions ne peuvent pas servir la justice.
Points
d'actualité antérieurs
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