Extrait du compte rendu provisoire de la réunion du jeudi
10 mai 2007 de la commission des Finances, du Budget, de la Fonction
publique, des Relations extérieures et des Affaires générales
du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.
Interpellation jointe de M. Alain Zenner, concernant "des
développements erratiques en matière de vignette autoroutière
et la taxation régionale sur les véhicules automobiles".
M. le président.- La parole est à
M. Zenner pour son interpellation jointe.
M. Alain Zenner.- Lorsque j'ai introduit ma demande d'interpellation
dans la deuxième quinzaine de mars, à la suite de
l'annonce de l'échec des pourparlers entre les Régions
au sujet de la vignette autoroutière, j'ignorais que M. Gosuin
s'était préoccupé du même sujet.
Mon interpellation portait sur deux aspects et était axée
essentiellement sur le plan financier. Elle portait, d'une part,
sur les développements erratiques en matière de vignette
automobile et, d'autre part, de manière plus générale,
sur la taxation régionale sur les véhicules automobiles.
Vous savez qu'après de longs mois de négociations,
la presse avait d'abord rapporté que le ministre-président
de la Région flamande avait fait part de ses réticences,
sinon de son opposition, à pareille vignette à l'occasion
d'une visite à M. Balkenende, premier ministre des Pays-Bas.
Ce pays s'est depuis longtemps montré hostile à la
mesure envisagée.
Le lendemain, on apprenait subitement qu'à l'occasion de
conversations dites informelles avec des fonctionnaires de la Commission
européenne, plusieurs aspects du montage envisagé
étaient jugés discriminatoires à l'égard
des ressortissants des autres pays membres de l'Union européenne,
ou suscitaient des difficultés pratiques diverses. Les observateurs
n'ont pas manqué de faire remarquer que nos responsables
auraient pu prendre conscience plus tôt des difficultés
rencontrées au niveau européen.
Sur ce plan, mon interpellation a donc pour but d'entendre le ministre
expliquer les causes, circonstances et effets de ce que j'appelle
une pantalonnade. Plus généralement, elle pose la
question de la remise en cause de la fiscalité régionale
sur les véhicules automobiles, qui ne manquera pas d'en découler.
Il y a eu, à ce propos, une coïncidence dans le temps
qui m'amène à étendre le sujet de mon interpellation.
L'asbl Federauto, la confédération belge du commerce
et de la réparation automobiles - qui regroupe 16.000 entreprises
réalisant un chiffre d'affaires de plus de 22 milliards d'euros
et occupant plus de 100.000 personnes -, a déposé
au même moment un mémorandum aux autorités politiques
du pays sur divers aspects concernant la circulation ou les véhicules
automobiles en général. Il comportait non seulement
un volet fédéral, mais aussi un volet régional
sur l'économie, le transport et la mobilité, ainsi
que la fiscalité.
Le hasard veut que Federauto inaugure cet après-midi ses
nouveaux locaux à l'avenue Jules Bordet, en présence
du premier ministre, qui apportera la réponse du gouvernement
fédéral à la partie du memorandum qui concerne
l'exécutif fédéral.
Pour ce qui concerne la fiscalité régionale, le memorandum
évoque une concertation en matière de taxes énergétiques,
d'impôts régionaux et d'impôts communaux, - qui
ont fortement augmenté ces dernières années
-, réclame la suppression de diverses taxes peu favorables
à la modernisation et à la compétivité
des entreprises et de l'emploi, et postule la réintroduction
de la déductibilité des taxes environnementales.
Pour ce qui concerne plus spécifiquement la circulation
automobile, le secteur demande des accords sans équivoque
en matière de fiscalité entre les divers niveaux politiques,
Etat fédéral et Régions, surtout en ce qui
concerne la taxe de circulation et la taxe de mise en circulation,
parallèlement à une politique cohérente de
la mobilité.
Où en est notre Région en matière de taxe
de mise en circulation et de taxe de circulation ?
Dans le cadre de l'interpellation précédente, vous
avez évoqué le plan spécial de financement
du 13 janvier 1989, tel que modifié par la loi spéciale
du 13 janvier 2001, qui donne compétence aux Régions
pour modifier le taux d'imposition, la base d'imposition, et les
exonérations de certains impôts et de certaines taxes.
S'agissant de la taxe de circulation et de mise en circulation,
les Régions sont compétentes pour modifier le taux
d'imposition, la base d'imposition, et les exonérations,
sous cette réserve que dans le cas où le redevable
des impôts est une société, une entreprise publique
autonome ou une asbl exerçant des activités de leasing,
l'exercice de ces compétences est subordonné à
la conclusion préalable d'un accord de coopération
des trois Régions.
En outre, pour ce qui concerne l'applicabilité technique
au niveau du recouvrement par le Service public fédéral
des Finances, tout projet de décret visant l'impôt
régional géré par le Service public fédéral
des Finances, doit être notifié au ministre fédéral
des Finances afin de recevoir ses remarques.
Dans ce contexte, quel est l'agenda des négociations, dans
la recherche d'un accord de coopération ? Quel est l'état
actuel de vos travaux ? La Région de Bruxelles-Capitale semble
avoir pris quelque retard par rapport à la Flandre et à
la Wallonie et se trouve face à un choix des critères
retenus pour fixer et moduler la taxe de circulation et de mise
en circulation.
Dans ce contexte, il va de soi qu'il sera fait appel à la
notion d'Ecoscore, qui a fait l'objet d'une résolution de
notre parlement par le passé. Mais cette notion est à
géométrie variable. Il s'agit d'une formule qui doit
reprendre un certain nombre de paramètres de type environnemental.
Lesquels ? La Région wallonne privilégie, d'après
une délibération prise à la suite d'une note
du ministre Daerden, des paramètres objectifs tels que le
rejet de CO2, une norme européenne ou la consommation.
La Flandre, quant à elle, semble se diriger vers une formule
assez complexe mise au point par le Vlaamse instelling voor technologisch
onderzoek (VITO). Elle se baserait sur un ensemble de paramètres
bien plus difficiles à appréhender. Ceux-ci reprennent
toute une catégorie de dommages environnementaux, ainsi que
les polluants et associés : les dommages sur la santé,
sur l'effet de serre, sur les écosystèmes, sur les
bâtiments, liés au bruit, etc. Ces paramètres
sont pondérés afin
d'établir un Ecoscore. Il y a là un choix philosophique
entre deux approches, qui n'est pas sans influence sur le plan légal,
le plan social et sur le plan de la pédagogie environnementale.
Sur le plan légal, vous savez que les articles 170 à
172 de la Constitution imposent que les éléments essentiels
de la fixation d'une taxe soient établis dans une loi ou
un décret, et que ces éléments soient pleinement
justifiés au regard du principe d'égalité.
Or, comme l'écrivait le ministre Daerden dans sa note au
gouvernement wallon, "la satisfaction d'un Ecoscore, tel que
conçu du côté flamand, à ces deux principes
semble très difficile, vu qu'un Ecoscore dépend essentiellement
de la liste des dommages retenus et de la pondération éminemment
subjective". Le ministre a présenté un tableau
à l'appui de ses considérations. Il concluait que
l'utilisation telle quelle d'un Ecoscore, tel que conçu en
Flandre en matière fiscale, ne semble pas actuellement offrir
une sécurité juridique minimale.
L'aspect social est un second élément. La Febiac
semble défendre des Ecoscores qui favoriseraient lourdement
l'achat de nouveaux véhicules. Il est cependant évident
que tous les consommateurs ne peuvent pas se permettre de remplacer
leur véhicule. Moi-même, j'utilise un petit véhicule
d'une marque réputée solide qui a neuf ans. J'ai été
incité à l'acheter il y a dix ans parce qu'on disait
qu'il favoriserait le développement durable. Je trouverais
dommage que les utilisateurs des tels véhicules soient pénalisés
aujourd'hui parce que l'on ne favoriserait que les véhicules
nouveaux.
Enfin, il faut tenir compte de l'aspect de la pédagogie
environnementale. Comment voulez-vous encourager les gens à
appréhender l'avantage de tel ou tel véhicule si vous
liez les paramètres retenus pour la fixation de la taxe à
des éléments qui sont incompréhensibles pour
le commun des mortels ? Il suffirait pourtant, comme le propose
la Région wallonne, de prendre en compte le rejet de CO2
ou la consommation. Ce sont en effet des normes officielles établies
en fonction de critères européens.
Où en est-on dans ce rapprochement entre les Régions
? Sans accord de coopération, il est en effet impossible
d'aboutir à une taxation qui s'adresse aux sociétés,
aux établissements publics et aux asbl qui pratiquent le
leasing.
Il est impossible d'y parvenir sans un accord de coopération.
Où en êtes-vous dans les pourparlers ? Quelles sont
vos conceptions en la matière ? Comment voyez-vous le problème
? Voilà donc le but essentiel de ce second volet de mon interpellation.
M. le président.- La parole est à M. Doulkeridis.
M. Christos Doulkeridis.- Je voudrais m'associer à cette
interpellation pour trois raisons.
D'abord, je pense aussi qu'il faut avancer dans ce domaine. C'est
extrêmement important. Nous ne pouvons pas nous contenter
de constater toutes les conséquences du défi climatique
et les responsabilités de chacune des entités belges
face aux engagements de Kyoto. La Région bruxelloise a bien
progressé sur la question de la pollution au CO2, pour ce
qui est du chauffage des bâtiments, qu'ils soient privés,
publics, logements ou bureaux. Néanmoins, il reste à
agir de la façon la plus cohérente et la plus forte
possible au niveau de la mobilité, même si celle-ci
ne représente en pourcentage dans notre Région qu'une
part moins importante des émissions.
Si nous voulons parler de taxation, ce n'est donc plus, en l'occurrence,
pour réfléchir à des recettes fiscales, mais
pour atteindre les objectifs de diminution de la pollution émise
par les véhicules.
Il importe de se référer non seulement aux études
fournies par Federauto, qui défend ses propres intérêts,
ce que je ne conteste pas, mais aussi à d'autres informations
émanant d'associations et mouvements qui réfléchissent
également à l'impact financier d'une utilisation irrationnelle
et excessive des véhicules. Pour ne citer que quelques chiffres,
il y avait en 2002 4 millions de véhicules en Belgique ;
il y a 500.000 immatriculations annuelles, destinées pour
moitié à des voitures de société. A
l'échelle fédérale, monsieur Zenner, il faudra
que le prochain ministre des Finances puisse s'intéresser
à des solutions autres que le soutien à la voiture
de société, si nous voulons diminuer ses conséquences
et son utilisation. Aussi conscientisé qu'il puisse être,
il est difficile pour quelqu'un qui dispose d'un véhicule
gratuit de réfléchir à d'autres possibilités
au niveau des déplacements. Quand l'Etat prend la responsabilité
de financer et d'avantager ces derniers, je pense qu'il y a là
un défi essentiel à relever. J'espère que nous
verrons cette question mieux prise en considération dans
quelques semaines...
Chaque voiture rejette trois à quatre tonnes de CO2, alors
que 500.000 immatriculations sont enregistrées chaque année.
Il faut réfléchir aux moyens d'influencer le secteur
de l'automobile pour qu'il mette des véhicules moins polluants
sur le marché. L'Europe n'enregistre pas un dynamisme extrêmement
poussé à ce niveau-là.
Par ailleurs, le fait d'avoir autant de véhicules en circulation
a un coût pour la société et pour les entreprises.
Le coût des embouteillages est évalué à
114 millions d'euros et le nombre d'heures perdues à 9 millions.
Ces éléments complètent la réflexion
sur une fiscalité intelligente en matière automobile.
J'espère que le gouvernement accélérera le
processus visant à mettre cette fiscalité intelligente
en application en Région bruxelloise.
M. le président.- Dans ce domaine, il faut distinguer d'une
part la possession d'un véhicule et d'autre part son utilisation.
En termes de pollution, c'est surtout l'utilisation qui importe.
Certains véhicules plus polluants, utilisés de manière
parcimonieuse, polluent globalement moins que des véhicules
peu polluants que l'on utilise beaucoup.
M. Christos Doulkeridis.- Sauf lorsqu'on est propriétaire
de plusieurs véhicules.
M. le président.- La parole est à M. Vanhengel.
M. Guy Vanhengel, ministre.- En ce qui concerne la vignette autoroutière,
je renvoie tout d'abord à la question orale ayant le même
objet, posée par M. Frederic Erens, et à laquelle
j'ai répondu amplement le 29 mars dernier dans cette commission.
Je rappelle que l'introduction d'une vignette autoroutière
n'est pas reprise dans l'accord gouvernemental bruxellois. Il ne
s'agit dès lors pas d'une initiative de la majorité
bruxelloise actuelle. Je rappelle également qu'aucun montant
n'a été inscrit au budget des Voies et Moyens. L'impact
budgétaire de l'initiative personnelle du ministre-président
de la Région flamande n'a dès lors pas d'incidence
budgétaire réelle pour la Région de Bruxelles-Capitale.
La vignette autoroutière visait les autoroutes et les voiries
régionales. La part de la Région de Bruxelles-Capitale
dans le réseau routier visé s'élève
à quelque 2%. Ceci veut dire que 98% des routes qui auraient
été soumises à la vignette autoroutière
sont situées dans les deux autres Régions. Dès
lors, si l'une d'entre elles renonçait à instaurer
une vignette autoroutière sur son territoire, le gouvernement
de la Région de Bruxelles-Capitale ne pourrait que prendre
acte de cette décision.
En ce qui concerne le memorandum de Federauto et une éventuelle
réforme de la taxe annuelle de circulation et de la taxe
de mise en circulation, parallèlement avec une politique
cohérente de la Mobilité, je renvoie, pour ce qui
concerne mes propres compétences, également à
la commission des Finances du 29 mars dernier.
Je rappelle qu'une réforme en profondeur des différentes
taxes automobiles nécessite une réflexion sur les
aspects environnementaux et de mobilité, sur les investissements
à effectuer et sur l'impact social, économique et
budgétaire d'une telle réforme. Le juste équilibre
entre ces différents aspects est primordial.
Je peux ajouter aujourd'hui qu'à cette fin, un marché
public en vue de la réalisation d'une étude universitaire
sera lancé prochainement. Nous finalisons actuellement le
cahier des charges. Cette étude devra également faire
l'inventaire des différents points de vue des secteurs concernés
et de toutes les études existantes sur la question.
Quant à une écofiscalité en la matière,
des contacts permanents sont échangés entre les trois
Régions, qui progressent ensemble dans le but d'aboutir,
si possible, à un système tout à fait compatible,
voire identique, en termes d'écofiscalité.
Au sein du gouvernement bruxellois, il existe un consensus en la
matière. En tenant compte des aspects que j'ai cités
tout à l'heure, progresser dans la même direction que
nos collègues des Régions flamande et wallonne est
aussi notre souhait. Nous essayons de travailler ensemble pour avancer
en la matière.
De notre côté, nous allons commanditer cette étude
qui nous permettra d'y voir plus clair pour aboutir à la
fin de cette année ou l'année prochaine à du
concret. Les paramètres sont assez compliqués, comme
l'a dit M. Zenner, pour arriver à un système de taxation
écologique. Plusieurs facteurs sont à prendre en considération
(particules fines, CO2, ...). Selon l'avantage donné à
l'un ou l'autre paramètre, cela change complètement
la donne par rapport à la taxe à payer.
Personnellement, je pense que la meilleure écofiscalité
en matière de circulation reste les accises sur le carburant.
M. le président.- La parole est à M. Gosuin.
M. Didier Gosuin.- Je prends acte de la réponse du ministre,
qui nous annonce une prochaine étude. Nous reviendrons sur
cette question ultérieurement, lorsque cette étude
en sera au stade des conclusions. La prudence du ministre est justifiée,
puisque la taxe de circulation et de mise en circulation représente
162 millions d'euros de recettes dans le budget des Voies et Moyens
de la Région.
Ceci dit, pour conserver des recettes similaires, nous devons nous
orienter vers une réflexion sur l'écofiscalité.
Le fait que M. Leterme relance le débat sur la vignette autoroutière
peut être critiquable dans la manière de fonctionner
entre les trois Régions, mais certains politiciens ont des
attitudes beaucoup plus tranchées dans les négociations.
M. Guy Vanhengel, ministre.- Je ne sais pas si vous lisez la presse
flamande, M. Gosuin. Mais j'ai été beaucoup plus sévère,
plus dur et plus fort dans ma condamnation de la déclaration
de M. Leterme lors de sa visite à M. Balkenende que je ne
l'ai jamais été avec vous.
M. Didier Gosuin.- Cette vignette autoroutière a effectivement
un effet financièrement neutre pour les utilisateurs et représente
essentiellement une contribution financière émanant
de celles et de ceux qui traversent notre pays. Ce n'est pas un
hasard si M. Leterme a tenu ces propos suite à une rencontre
avec le premier ministre des Pays-Bas. Mais ce blocage pourrait
offrir l'occasion d'accélérer le processus de l'écofiscalité.
M. Leterme a déclaré que l'on s'était peut-être
trompé, que ce n'était peut-être pas la bonne
solution et que l'on devrait peut-être introduire des vignettes
qui prennent en compte des paramètres d'écofiscalité.
Nous n'échapperons de toute façon pas à la
nécessité d'adopter une taxation automobile qui tienne
compte de nos obligations environnementales.
M. Zenner a raison de dire que la meilleure écofiscalité
est celle qui est la plus simple. Les paramètres à
prendre en compte sont l'utilisation - c'est-à-dire le nombre
de kilomètres parcourus - et les performances - ou les non-performances
- environnementales de l'automobile. En multipliant les critères,
nous créerons la confusion.
En conclusion, je plaide pour que le gouvernement bruxellois, à
défaut de pouvoir avancer seul, arrête à tout
le moins pour le début de 2008 au plus tard une position
de négociation qui soit claire et compréhensible,
et la rende lisible pour faire avancer le débat. Ceci dans
le souci de maintenir l'enveloppe budgétaire. Il est effectivement
difficile de rogner dans un budget de 162 millions d'euros alors
que notre Région connaît des difficultés. Nous
devons disposer d'une fiscalité sur la voiture avant la fin
cette législature.
M. le président.- La parole est à M. Zenner.
M. Alain Zenner.- M. le ministre, je voudrais revenir sur les observations
de M. Doulkeridis et les vôtres. Je ne néglige évidemment
pas les questions que vous avez soulevées, notamment au niveau
de l'utilisation, mais j'ai voulu limiter mon interpellation aux
questions qui relevaient plus précisément de vos compétences
au vu des problèmes tels qu'ils se posaient au moment où
j'ai introduit ma demande d'interpellation.
S'agissant de la vignette autoroutière, j'admets tout à
fait que votre responsabilité soit aussi légère
que la part de la Région dans les recettes qui avaient été
envisagées. Je suis content d'entendre une plus grande sévérité
dans votre réplique à M. Gosuin au sujet de M. Leterme
que dans la réponse à l'interpellation elle-même.
C'est une véritable pantalonnade ! Je suis inquiet de voir
les Régions s'engager aussi légèrement - sur
le fond comme sur la forme - dans des négociations, pour
déboucher sur un accord, avant de revenir en arrière
et d'attribuer l'échec à la Commission européenne.
Pour ce qui concerne la taxe de circulation et la taxe de mise
en circulation, il faut bien constater que le gouvernement n'est
pas très loin en ce domaine. Vous avez décidé
de confier une étude. Très bien, nous en discuterons
quand elle sortira.
J'ai été heureux que vous réagissiez selon
des critères sociaux. Il convient d'éviter que nous
partions sur des vues très théoriques, qui supposeraient
que tout le monde change de véhicule du jour au lendemain.
C'est la tendance de la formule envisagée en Flandre, à
rebours de ce qui est prévu en Wallonie.
Je partage le sentiment de M. Gosuin selon lequel la meilleure
pédagogie, en matière environnementale comme dans
beaucoup de domaines, c'est la simplicité. Il ne faut pas
multiplier les critères ; il faut qu'ils soient connus. Je
pense au rejet de CO2, aux normes européennes, à l'utilisation
de kilométrages. Ces critères sont donc simples à
appréhender, et ils sont préférables à
l'option consistant à refaire le monde pour ajouter à
la complexité administrative.
M. Didier Gosuin.- Nous pourrons d'ailleurs tenir ce débat
pendant la discussion sur la proposition d'ordonnance que j'ai déposée
à propos des véhicules propres.
- L'incident est clos.
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