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Dans l’avant-propos de ma Saga de Clabecq, je citais
ce commentaire (de 1998) du journaliste Alain Gerlache de la RTBF
: « La Wallonie se reprend… Elle a pris conscience
de ce qu’il lui appartient de prendre en mains son destin,
et de rompre avec les images du passé ». Il
est vrai que la faillite des Forges, la plus retentissante qu’avait
jamais connue notre pays, avait marqué les esprits et infléchi
les comportements, comme le soulignant Gerlache en expliquant
que pour une fois la Région wallonne avait assumé
seule ses responsabilités, sans pointer le doigt vers les
Flamands, que le gouvernement wallon avait mis un terme à
sa propension à reporter les échéances au
prix d’un interventionnisme outrancier, que les dirigeants
du PS avaient enfin compris que, sans restructuration en profondeur
des entreprises défaillantes, les aides publiques ne servaient
qu’à prolonger leur agonie en pure perte, tandis
que la hiéarchie de la FGTB, au prix d’un divorce
public avec sa délégation de révolutionnaires
attardés, avait opté pour un syndicalisme de conciliation,
ouvert à l’initiative privée et rompant avec
la diabolisation du profit. Une telle attitude, observait un éditorialiste
du Standaard après le referendum positif de juillet
1997, aurait été imaginable quelques années
plus tôt à peine !
Dimanche dernier, c’est un autre
pas de géant que les Francophones viennent d’accomplir
en hissant le MR au rang de premier parti de la Région
wallonne, de Bruxelles et de la Communauté française
et les libéraux à celui de première famille
politique du pays. La réaction du PS n’a pas tardé
: dès lundi il « démissionnait » son
bourgmestre et ses échevins de Charleroi ! Certes, le PS
connaît une lente évolution depuis des années,
mais il n’avait pas osé l’affirmer jusqu’ici.
Comme le notait dans Le Soir d’avant-hier Vincent
De Coorebyter, « Disons qu’il y a une évolution
de fait mais qui n’a pas été publiquement
travaillée et assu-
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mée. Il s’agit plutôt d’une série
de silences et de réalignements de ligne, ou d’ajustements,
sous la contrainte européenne et sous la contrainte des
coalitions gouvernementales, sans qu’il y ait eu de grand
travail théorique, assumé comme tel… ».
Espérons pour le bien du pays que le PS intègre
officiellement les réalités actuelles et mette enfin
à jour sa doctrine. Comme le dit Didier Reynders : «
Les élections de dimanche, c’est la première
phase de la réforme de l’Etat » !
Un mot plus personnel pour terminer : je tiens tout particulièrement
à dire un tout grand merci pour les messages d'encouragement
qui m’ont été adressés pendant la campagne
et pour le soutien qui m’a été apporté
dimanche : 19.448 voix se sont portées sur mon nom, ce
qui, compte tenu de ma place difficile perdue au milieu de la
liste des suppléants, est un excellent résultat.
A chacun d’entre vous qui y a contribué : merci !
Points
d'actualité antérieurs
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