Le 14 juin 2007
        Les élections de dimanche : un pas décisif dans l’histoire de la Wallonie et du pays
 

Dans l’avant-propos de ma Saga de Clabecq, je citais ce commentaire (de 1998) du journaliste Alain Gerlache de la RTBF : « La Wallonie se reprend… Elle a pris conscience de ce qu’il lui appartient de prendre en mains son destin, et de rompre avec les images du passé ». Il est vrai que la faillite des Forges, la plus retentissante qu’avait jamais connue notre pays, avait marqué les esprits et infléchi les comportements, comme le soulignant Gerlache en expliquant que pour une fois la Région wallonne avait assumé seule ses responsabilités, sans pointer le doigt vers les Flamands, que le gouvernement wallon avait mis un terme à sa propension à reporter les échéances au prix d’un interventionnisme outrancier, que les dirigeants du PS avaient enfin compris que, sans restructuration en profondeur des entreprises défaillantes, les aides publiques ne servaient qu’à prolonger leur agonie en pure perte, tandis que la hiéarchie de la FGTB, au prix d’un divorce public avec sa délégation de révolutionnaires attardés, avait opté pour un syndicalisme de conciliation, ouvert à l’initiative privée et rompant avec la diabolisation du profit. Une telle attitude, observait un éditorialiste du Standaard après le referendum positif de juillet 1997, aurait été imaginable quelques années plus tôt à peine !

Dimanche dernier, c’est un autre pas de géant que les Francophones viennent d’accomplir en hissant le MR au rang de premier parti de la Région wallonne, de Bruxelles et de la Communauté française et les libéraux à celui de première famille politique du pays. La réaction du PS n’a pas tardé : dès lundi il « démissionnait » son bourgmestre et ses échevins de Charleroi ! Certes, le PS connaît une lente évolution depuis des années, mais il n’avait pas osé l’affirmer jusqu’ici. Comme le notait dans Le Soir d’avant-hier Vincent De Coorebyter, « Disons qu’il y a une évolution de fait mais qui n’a pas été publiquement travaillée et assu-



 

mée. Il s’agit plutôt d’une série de silences et de réalignements de ligne, ou d’ajustements, sous la contrainte européenne et sous la contrainte des coalitions gouvernementales, sans qu’il y ait eu de grand travail théorique, assumé comme tel… ». Espérons pour le bien du pays que le PS intègre officiellement les réalités actuelles et mette enfin à jour sa doctrine. Comme le dit Didier Reynders : « Les élections de dimanche, c’est la première phase de la réforme de l’Etat » !

Un mot plus personnel pour terminer : je tiens tout particulièrement à dire un tout grand merci pour les messages d'encouragement qui m’ont été adressés pendant la campagne et pour le soutien qui m’a été apporté dimanche : 19.448 voix se sont portées sur mon nom, ce qui, compte tenu de ma place difficile perdue au milieu de la liste des suppléants, est un excellent résultat. A chacun d’entre vous qui y a contribué : merci !

 













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