Le 18 juin 2007
        Hommage à Jacques Simonet
 

L’ampleur de la foule et le nombre des autorités présentes samedi à la maison communale d’Anderlecht pour rendre un dernier hommage à Jacques Simonet témoignent de l’affection sincère que portaient à cet ami sortant de l’ordinaire non seulement ses proches mais aussi ses pairs et sa population.

Je ne pourrais mieux y participer dans le contexte de ces points d’actualité qu’en reproduisant la très belle intervention qu’a faite au nom de ses amis Marion Lemesre, en début de séance du Parlement régional vendredi dernier :

« Ce n’est parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». Jacques Simonet aimait cette citation de Sénèque qu’il n’avait pas hésité à mettre en exergue lorsqu’en 1999, ici même, il avait été installé à la Présidence de notre Région.

Tant il aimait sa région, tant il incarnait Bruxelles et son combat difficile pour être, pour exister, c’est une fonction qui lui allait comme un gant et qu’il a occupée trop peu de temps.

Oui, Jacques osait les choses difficiles. Il osait rire de ce qui était sérieux et se moquer de ce qui l’était moins.

Ce trait de caractère, il le tenait de son père dont les analystes politiques s’entendaient à dire qu’il était capable de perdre un ami pour un trait d’humour. Jacques n’ira jamais jusque là. Il avait trop le sens de l’amitié vraie, tellement rare et si souvent galvaudé, car, l’amitié de Jacques quand il la donnait, était de celle qui ne s’expose pas, celle qui ne s’évalue pas, celle qui ne se laisse pas enfermer dans des prêter pour des rendus, son amitié était là, sans explication simplement sage, forte et belle. Profondément humaine.

Comme son engagement politique, authentique, entier. Authentiquement, entièrement libéral, authentiquement, entièrement bruxellois, authentiquement entièrement Anderlechtois, entièrement sa vie – toute sa vie, sa vie trop fragile, sa vie trop angoissée, sa vie trop rapide, sa vie trop courte.

Trop rapide à la façon dont il parlait. « Plus lentement Jacques, on ne va pas te comprendre » lui disait-on. Mais son esprit vif, en permanence en éveil, analysait la situation, anticipait, imaginait la suite.





 

Comme Jean Gol, en visionnaire il devançait les faits. Avec Didier Reynders, il avait retrouvé cette complicité intelligente.

Jacques était un Homme rare, un Homme de talent. Tellement de talents et de force de persuasion qu’il parvint même à convertir au libéralisme son illustre père qui restait son modèle et sa référence ultime lorsqu’il doutait. Ainsi un lendemain de choix politique difficile, il m’avait dit : « aujourd’hui je crois que Papa est fier de moi ! ».

Homme politique de terrain, pour Jacques Simonet, les campagnes électorales étaient des moments forts, trop forts. Et cette ultime campagne a eu raison de lui. Mais Jacques a eu le grand plaisir de connaître la victoire de ce dernier dimanche, celle de son parti auquel il avait tant donné et pour lequel il s’était si souvent sacrifié, trop sacrifié. Il a encore pu connaître et être fier de son magnifique score personnel, manifestation d’un attachement de nombreux bruxellois à sa personnalité ; comme il avait eu le grand bonheur de connaître la victoire d’octobre 2006, qui l’avait confirmé à la tête de sa chère Commune d’Anderlecht.

Intellectuel brillant, érudit, Jacques n’en faisait pas étalage car il aimait trop vivre sa Ville, sa Région avec les gens, sans chichi, sans façon, une chope à la main, simplement original et sympathique, en tirant sur ses fabuleuses bretelles de couleur.

Il s’amusait, il nous amusait souvent en s’amusant de lui car celui dont il aimait par dessus tout se moquer, c’était de lui et en particulier de son physique. Comme il pratiquait bien l’autodérision. A la Jacques Brel ou à la Gainsbourg, « la beauté des laids se voit sans délai ». « Oui mais moi j’ai une jolie femme et deux beaux enfants ! » se plaisait-il à souligner.

Veronica, Henri et Eléonore toutes nos pensées vont vers vous aujourd’hui.













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