L’ampleur de la foule et le nombre des autorités
présentes samedi à la maison communale d’Anderlecht
pour rendre un dernier hommage à Jacques Simonet témoignent
de l’affection sincère que portaient à cet
ami sortant de l’ordinaire non seulement ses proches mais
aussi ses pairs et sa population.
Je ne pourrais mieux y participer dans
le contexte de ces points d’actualité qu’en
reproduisant la très belle intervention qu’a faite
au nom de ses amis Marion Lemesre, en début de séance
du Parlement régional vendredi dernier :
« Ce n’est parce que
les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est
parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles
». Jacques Simonet aimait cette citation de Sénèque
qu’il n’avait pas hésité à mettre
en exergue lorsqu’en 1999, ici même, il avait été
installé à la Présidence de notre Région.
Tant il aimait sa région, tant
il incarnait Bruxelles et son combat difficile pour être,
pour exister, c’est une fonction qui lui allait comme un
gant et qu’il a occupée trop peu de temps.
Oui, Jacques osait les choses difficiles.
Il osait rire de ce qui était sérieux et se moquer
de ce qui l’était moins.
Ce trait de caractère, il le
tenait de son père dont les analystes politiques s’entendaient
à dire qu’il était capable de perdre un ami
pour un trait d’humour. Jacques n’ira jamais jusque
là. Il avait trop le sens de l’amitié vraie,
tellement rare et si souvent galvaudé, car, l’amitié
de Jacques quand il la donnait, était de celle qui ne s’expose
pas, celle qui ne s’évalue pas, celle qui ne se laisse
pas enfermer dans des prêter pour des rendus, son amitié
était là, sans explication simplement sage, forte
et belle. Profondément humaine.
Comme son engagement politique, authentique,
entier. Authentiquement, entièrement libéral, authentiquement,
entièrement bruxellois, authentiquement entièrement
Anderlechtois, entièrement sa vie – toute sa vie,
sa vie trop fragile, sa vie trop angoissée, sa vie trop
rapide, sa vie trop courte.
Trop rapide à la façon
dont il parlait. « Plus lentement Jacques, on ne va
pas te comprendre » lui disait-on. Mais son esprit vif,
en permanence en éveil, analysait la situation, anticipait,
imaginait la suite.