|
Un large écho a été consacré par les
médias au projet d’ordonnance organique relative
aux aides pour la promotion de l’expansion économique,
déposé le 14 août dernier au Parlement de
la Région de Bruxelles-Capitale. L’examen en a été
commencé en commission des Affaires économiques
la semaine dernière, le 26 septembre, et Mme P’tito
et moi-même avons été désignés
comme rapporteurs de ce projet.
De la position de l’opposition,
rien n’a cependant encore été rapporté.
Or, dès la discussion générale, le groupe
MR a fait valoir par ma voix et celle d’autres de ses membres
diverses objections de principe.
Certes le projet repose sur une ambition
légitime : contribuer à un climat favorable au développement
des entreprises en réunissant tous les textes sur les aides
aux investissements généraux des micro-, petites
et moyennes entreprises dans une seule ordonnance pour en accroître
la lisibilité, en actualisant la législation pour
supprimer les incohérences avec la réglementation
européenne et le déphasage avec les réalités
actuelles de l’activité économique, en harmonisant
les procédures relatives à l’octroi et au
contrôle des aides, et en étendant la zone de développement
de Bruxelles.
Fallait-il pour autant s’en tenir
au catalogue de mesures auquel se limite le texte légal
proposé, plutôt que de disposer qui a droit à
quoi ?
Qu’y a-t-il de neuf à
répéter que les aides peuvent prendre la forme d’une
prime en capital, d’un subside en intérêts,
d’une exonération du précompte immobilier,
d’amortissements accélérés, d’une
avance récupérable, d’une garantie régionale
ou d’une combinaison des différentes aides ? Qu’y
a-t-il d’utile à s’en tenir à énoncer
que les aides peuvent porter sur les investissements généraux,
sur le recrutement (qu’il concerne l’emploi de chômeurs
complets indemnisés ou de demandeurs d’emploi inscrits
auprès de l’Orbem-Actiris ou la transmission d'entreprise),
sur l’encadrement et
la transmission du savoir
|
|
(tutorat, formation externe ou par
mise à disposition de locaux ou de matériel), sur
l’accompagnement par les asbl, sur la pré-activité
et le recours aux études
et aux services de conseils extérieurs, sur l’environnement
et l’intégration urbaine, sur les calamités
naturelles ou les évènements extraordinaires, sur
l’accueil de la petite enfance ?
Ce qu’il aurait fallu pour que l’ordonnance ait réellement
un effet incitatif, c’est que les entreprises puissent savoir
en toute clarté quand elles seraient aidées, et
dans quelle mesure. A défaut, le gouvernement continuera
à recourir à des directives susceptibles d’être
continuellement modifiées en fonctions des intérêts
du moment, sans intervention du Parlement.
A cet égard, l’avis du Conseil d’Etat est
d’ailleurs sévère : observant que le projet
est conçu comme une législation cadre, ce qui ressort
des délégations nombreuses et étendues données
au gouvernement, le Conseil considère que certaines de
ces délégations sont « trop générales
ou trop imprécises pour être maintenues en l’état,
même dans une ordonnance-cadre. Les dispositions concernées
devraient soit définir plus précisément les
compétences qui sont déléguées, soit
être complétées par la mention des conditions
auxquelles le gouvernement peut exercer les pouvoirs ainsi délégués.
En tout état de cause, le législateur ordonnanciel
ne peut laisser subsister aucun doute quant à son intention
de conférer ou non certains pouvoirs au gouvernement ».
Tout cela en vain : le gouvernement bruxellois n’a en
effet pratiquement tenu aucun compte de cette admonestation du
Conseil d’Etat !
Dans La Libre Belgique d’hier, le cabinet du ministre
Cerexhe formulait l’espoir que l’ordonnance soit votée
avant la fin de l’année. J’aurai certainement
l’occasion de revenir sur d’autres aspects critiquables
du texte législatif proposé.
Points
d'actualité antérieurs
Imprimer ce document
|
|