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Le 21 mars dernier je consacrais
un point d’actualité à la proposition de loi
relative à la continuité des entreprises, déposée
le 1er octobre 2007 à la Chambre par les députés
MR, Jean-Luc Crucke et Daniel Bacquelaine.
La loi proposée, je le rappelle,
innove en ce qu’elle donne à l’entreprise en
difficultés, dès le début de celles-ci, plusieurs
possibilités pour redresser la barre. L’entreprise
ne se retrouve plus devant le choix binaire du concordat ou de
la faillite, mais a, au contraire, une pluralité d’options
qui iront de systèmes très libres, comme l’accord
amiable, éventuellement recherché et conclu à
l’aide d’un médiateur d’entreprise, à
des systèmes plus contraignants. Ce qui, dans la procédure
de réorganisation judiciaire par accord collectif (l’ancien
concordat), frappe le plus est la disparition du commissaire au
sursis et la réapparition du juge délégué.
La procédure est par ailleurs simplifiée et clarifiée.
L’évolution de la Cour de cassation en ce qui concerne
les droits des créanciers, notamment dans le domaine des
sûretés issues de la pratique, se trouve aussi consacrée.
A la suite des auditions organisées
sur cette proposition par la commission chargée des problèmes
de droit commercial et économique de la Chambre, le ministre
de la Justice avait approuvé les orientations de la proposition,
relancé la concertation sociale sur la définition
des droits des travailleurs à l’égard du repreneur
de tout ou partie d’une entreprise en difficulté
suite à un transfert sous autorité de justice, et
convoqué un groupe restreint d’experts, dont je faisais
partie, pour déterminer les modifications à apporter
au texte proposé pour tenir compte d’un avis du Conseil
d’Etat, des observations faites par les spécialistes
entendus en commission et des amendements que déposeraient
les groupes politiques.
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Le
groupe restreint d’experts a terminé ses travaux la
semaine dernière, juste à temps pour que le ministre
puisse soumettre une nouvelle version de la proposition au Conseil
des ministres extraordinaire de vendredi dernier 23 mai, consacré
aux problèmes économiques et sociaux. Cette version
a été aussitôt approuvée, et le cabinet
de la justice espère que le texte pourra être voté
dans les deux chambres et promulgué avant la fin de cette
année encore.
Parmi les modifications
apportées au texte déposé par MM. Crucke et
Bacquelaine, les principales portent sur le champ d’application
de la loi, le pouvoir élargi du juge enquêteur, les
mandataires de justice pré-procéduraux, l’accord
amiable, les conditions d’ouverture de la procédure,
la mission du juge délégué, la capacité
du débiteur, les droits des créanciers (action directe
et compensation), le sort des contrats en cours, la protection de
ceux qui traitent avec l’entreprise en difficulté pendant
la procédure, le délai du sursis, et les droits des
travailleurs. Par la même occasion la compétence des
tribunaux de commerce pour prendre connaissance de tous les litiges
intéressant les sociétés commerciales a été
étendue et les conditions de désignation d’un
administrateur au dessaisissement provisoire (article 8, L.F.) ont
été simplifiées.
Je publierai cette nouvelle version incessamment sur ce site.
Points
d'actualité antérieurs
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