Le 09 juillet 2008
        La réorganisation, ça paie
 

A ceux qui m’interrogent de temps à autre sur la question de savoir à quoi sert la faillite (sur ce sujet, voyez « La saga de Clabecq – Du naufrage au sauvetage », Ed. Luc Pire, 1998), je réponds que la restructuration d’une entreprise peut non seulement sauvegarder l’emploi mais aussi contribuer à son développement.

 

Dix ans après la faillite des Forges de Clabecq, Duferco vient de faire un bilan de son installation et de son développement en Belgique : 3500 emplois sauvés une centaine de nouveaux emplois créés !

L’article de Benoît July paru dans Le Soir du 3 juillet, que je reproduis ci-dessous, est particulièrement éloquent à cet égard.

 








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Dix ans après le rachat

Forges de Clabecq, perle de Duferco

 

Dix ans ont passé depuis la retentissante faillite des Forges de Clabecq fin 1996 et leur relance par le groupe Duferco début 1998. Dix ans au cours desquels les Italiens, qui ont ensuite repris les ex-Usines Gustave Boël à La Louvière et la phase à chaud d'Arcelor à Charleroi (Carsid), ont brillamment redressé la barre d'un navire en perdition. Et ils continuent d'y investir pour en faire un « fleuron »... « Depuis notre arrivée, nous avons sauvé 3.500 emplois et en avons créé quelques centaines pour devenir le premier industriel en Wallonie, dit Antonio Gozzi, président de Duferco, Belgique. Nous avons investi au total 270 millions d'euros dans nos trois sites entre 1999 et 2006, et avons redonné une stratégie forte à l'ensemble. »

Il faut toutefois souligner que sans le soutien financier des pouvoirs publics, le redressement (qui a tout de même condamné le haut-fourneau brabançon) n'aurait pas pu s'opérer.

Cercle vertueux

Que représente Duferco en Wallonie aujourd'hui ? Un ensemble intégré qui emploie près de 4.200 personnes, dont le schéma (simplifié) s'appuie sur trois sites. En amont de la filière, la phase à chaud de Charleroi (Carsid, 1.170 personnes) dont le haut-fourneau récemment rénové livre ses demi-produits (brames) d'une part à La Louvière (1.600 personnes) qui, en sus de sa production propre, transforme ces brames en tôles qui sont elles-mêmes revêtues en aval dans deux usines françaises, pour l’automobile notamment.

D'autre part, Carsid fournit également Clabecq (650 personnes), dont les laminoirs sont spécialisés dans la production de tôles fortes (grosses épaisseurs, grandes dimensions). Les marchés ? Tous en croissance, comme la production d'énergie (cuves de stockages, pipelines), le transport maritime (chantiers navals), la construction (engins de génie civil), entre autres. « Nous livrons aujourd'hui dans 130 pays pour un chiffre d'affaires de 425 millions d'euros », résume Antonio Gozzi.

C'est sur cette base que Duferco, renforcé depuis le partenariat noué avec le groupe russe Novolipetsk Steel fin 2006, entend doper la performance de Clabecq : 176 millions d'euros supplémentaires y seront investis d'ici trois ans essentiellement pour augmenter la partie de la production à haute valeur ajoutée, alors qu'une troisième coulée continue, à Carsid, sera éri gée pour mieux servir les besoins du site brabançon.

N'en jetez plus ? A ceux qui doutent de la continuité du cercle vertueux qui a redressé le marché de l'acier dans le sillage de la Chine, le patron de Duferco répond sereinement. « Derrière la Chine se profilent l'industrialisation de l'Inde, de l’Amérique du Sud, du Moyen-Orient, de pays comme lEgypte ou lAlgérie, affirme Antonio Gozzi. Il y aura certainement des trous d'air, mais fondamentalement le marché restera à la hausse dans les dix prochaines années, sur le plan des volumes comme des prix. »

Benoît July