Dix ans après le rachat
Forges
de Clabecq, perle de Duferco
Dix ans ont passé depuis la retentissante faillite des Forges
de Clabecq fin 1996 et leur relance par le groupe Duferco début
1998. Dix ans au cours desquels les Italiens, qui ont ensuite repris
les ex-Usines Gustave Boël à La Louvière et la
phase à chaud d'Arcelor à Charleroi (Carsid), ont
brillamment redressé la barre d'un navire en perdition. Et
ils continuent d'y investir pour en faire un « fleuron
»... « Depuis notre arrivée, nous avons sauvé
3.500 emplois et en avons créé quelques centaines
pour devenir le premier industriel en Wallonie, dit Antonio
Gozzi, président de Duferco, Belgique. Nous avons investi
au total 270 millions d'euros dans nos trois sites entre 1999 et
2006, et avons redonné une stratégie forte à
l'ensemble. »
Il
faut toutefois souligner que sans le soutien financier des pouvoirs
publics, le redressement (qui a tout de même condamné
le haut-fourneau brabançon) n'aurait pas pu s'opérer.
Cercle
vertueux
Que représente Duferco en Wallonie aujourd'hui ? Un ensemble
intégré qui emploie près de 4.200 personnes,
dont le schéma (simplifié) s'appuie sur trois sites.
En amont de la filière, la phase à chaud de Charleroi
(Carsid, 1.170 personnes) dont le haut-fourneau récemment
rénové livre ses demi-produits (brames) d'une part
à La Louvière (1.600 personnes) qui, en sus de sa
production propre, transforme ces brames en tôles qui sont
elles-mêmes revêtues en aval dans deux usines françaises,
pour l’automobile notamment.
D'autre
part, Carsid fournit également Clabecq (650 personnes), dont
les laminoirs sont spécialisés dans la production
de tôles fortes (grosses épaisseurs, grandes dimensions).
Les marchés ? Tous en croissance, comme la production d'énergie
(cuves de stockages, pipelines), le transport maritime (chantiers
navals), la construction (engins de génie civil), entre autres.
« Nous livrons aujourd'hui dans 130 pays pour un chiffre
d'affaires de 425 millions d'euros », résume Antonio
Gozzi.
C'est
sur cette base que Duferco, renforcé depuis le partenariat
noué avec le groupe russe Novolipetsk Steel fin 2006, entend
doper la performance de Clabecq : 176 millions d'euros supplémentaires
y seront investis d'ici trois ans essentiellement pour augmenter
la partie de la production à haute valeur ajoutée,
alors qu'une troisième coulée continue, à Carsid,
sera éri gée pour mieux servir les besoins du site
brabançon.
N'en
jetez plus ? A ceux qui doutent de la continuité du cercle
vertueux qui a redressé le marché de l'acier dans
le sillage de la Chine, le patron de Duferco répond sereinement.
« Derrière la Chine se profilent l'industrialisation
de l'Inde, de l’Amérique du Sud, du Moyen-Orient, de
pays comme lEgypte ou lAlgérie, affirme Antonio Gozzi.
Il y aura certainement des trous d'air, mais fondamentalement
le marché restera à la hausse dans les dix prochaines
années, sur le plan des volumes comme des prix. »
Benoît
July
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