Le 30 mars 2009
        Jean-Marie Dedecker : j’aurais dicté le jugement Fortis !
 

Je ne prends que tardivement connaissance d’une interview de Jean-Marie Dedecker, publié dans De Standaard du samedi 21 mars. J’ai connu l’homme lorsqu’il présidait la Commission de l’Economie et des Finances du Sénat dans laquelle je siégeais à l’époque, et j’apprécie son franc-parler (du moins lorsqu’il ne sombre pas dans le mauvais goût) et son dynamisme. Ici, cependant, il se laisse aller à des élucubrations !

L’interview est une attaque en règle contre l’avocat Van Buggenhout, qui intervient pour l’Etat (en fait, la Société fédérale de participations, dirigée par un ancien chef de cabinet de Didier Reynders) contre Me Mischaël Modrikamen dans le dossier Fortis, et que Dedecker accuse de tirer toutes les ficelles.

Il va de soi que je n’ai pas et que je n’entends pas prendre position sur l’opinion de Dedecker, si ce n’est que, interrogé sur l’ordonnance rendue en novembre par Mme De Tandt, présidente du tribunal de commerce, il déclare, en donnant à entendre que Van Buggenhout aurait manipulé les juges :

« Ils l’ont encore adaptée en dernière minute, pour répondre à l’avis négatif de D’Hayers. Van Buggenhout voulait être sûr de son coup, et est intervenu. Nicolas Pinchart, le greffier (sic) de service, était en train d’écrire un jugement qui désignerait des administrateurs provisoires chez Fortis. Louise-Marie Henrion, juge au tribunal de commerce de Namur (sic) est allée le trouver subitement. Vous la connaissez sans doute comme étant l’ex-épouse d’Alain Zenner, ancien secrétaire d’Etat du MR, et la fille de l’ancien ministre Robert Henrion (MR). ‘Voici le texte, vous n’avez pas à faire d’autres recherches’, a-t-elle déclaré en glissant le jugement dans les mains de Pinchart ».

Il y a de quoi tomber à la renverse devant des élucubrations de ce genre : je ne suis évidemment jamais intervenu dans cette affaire !








 

 


Mais que n’aurait pas imaginé Jean-Marie Dedecker s’il avait été attentif à ou informé d’autres coïncidences ? A savoir :

- Que, dans une interview donnée à La Libre Belgique le 19 novembre, au lendemain de cette ordonnance, je la qualifiais de « décision sage » (ce qui est toujours ma conviction).

- Que Mme De Tandt, l’auteure de l’ordonnance, a fait son stage en même temps que moi dans le même cabinet, et que nous sommes restés proches !

- Que Louise-Marie Henrion et Christian Van Buggenhout ont eu le même patron en début de carrière, et ont donc travaillé la main dans la main pendant plusieurs années !

- Que j’avais déjeuné le 3 décembre avec le ministre de la Justice Jo Vandeurzen, le président de la Cour de cassation Ivan Verougstraete et Christian Van Buggenhout, et que nous avions bien sûr évoqué l’affaire Fortis, qui faisait la une de l’actualité ! Nous n’étions évidemment pas seuls : à vrai dire le ministre recevait, pour les remercier, la petite dizaine d’experts qu’il avait désignés pour rédiger l’amendement du gouvernement à la proposition de loi relative à la continuité des entreprises. Il ne s’agissait donc certainement pas d’un manquement à ce fameux « principe de la séparation des pouvoirs » !

J’imagine néanmoins sans difficulté les conspirations gravissimes que l’imagination galopante de JMDD aurait dénichées dans ces quelques faits en réalité anodins. !












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