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Qui
n’a le souvenir de petits lopins de terres cultivés
sur des terrains sauvages à la sortie de gares, aux abords
des autoroutes ?
A qui appartenaient-ils ? Je ne sais pas; je me souviens seulement
de petits vieux qui bêchaient des parcelles grandes comme
deux nappes. Ils amélioraient leur ordinaire en faisant
pousser des légumes et des pommes de terre.
Aujourd’hui, diverses administrations
communales retrouvent le rôle économique du jardin
potager pour compléter le maigre cabas de certains de ses
administrés. Elles découvrent également sa
vertu sociale. Le jardin potager sauvage d’antan s’est
institutionnalisé pour devenir « jardin de réinsertion
sociale ». Projets soutenus par les CPAS, par le fonds social
européen, des terrains sont mis à disposition pour
permettre à un public fragilisé de retisser des
liens sociaux en cultivant ensemble des légumes. Le rythme
de travail, la finalité du projet, la vente de produits
ensemencés, cultivés, récoltés en
contrepartie d’un salaire stoppent le processus d’exclusion.
Le personnel d’encadrement, tout en formant les apprentis
jardiniers, écoutent ceux qui font pousser les légumes.
Le travail sous la terre, l’alchimie qui s’y produit
par les échanges d’eau et de lumière, n’est
pas loin du travail de réappropriation de valeurs vitales
pour l’individu qui se croit inutile.
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Projets qui
tendent vers la rentablité, ils prennent le temps d'être
100 % de culture biologique et de redécouvrir des légumes
oubliés. Des semences venues d'ailleurs ou de jadis sont
réimplantées : qui a déjà goûté
des épinards fraise, du fenouil bronze, des concombres citrons,
du coqueret du Pérou ?
Projets qui exigent du travail et de la patience, ils prennent
parfois le temps d’être beaux : certains jardins sont
des œuvres d’art, des tableaux vivants de couleur et
de formes qui mettent les sens en éveil.
Comme tous les projets dont le bon sens est évident, ils
n’attendent plus toujours d’être initialisés
par l’administration, quelle qu’en soit la tutelle.
Des regroupements spontanés d’habitants ont aménagé
des espaces communautaires de culture maraîchère.
Visite virtuelle sur : dialogue.wallonie.be;
enmarche.be
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