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Je
ne prends que tardivement connaissance d’une interview de
Jean-Marie Dedecker, publié dans De Standaard
du samedi 21 mars. J’ai connu l’homme lorsqu’il
présidait la Commission de l’Economie et des Finances
du Sénat dans laquelle je siégeais à l’époque,
et j’apprécie son franc-parler (du moins lorsqu’il
ne sombre pas dans le mauvais goût) et son dynamisme.
Ici, cependant, il se laisse aller à des élucubrations
!
L’interview est une attaque en règle
contre l’avocat Van Buggenhout, qui intervient pour l’Etat
(en fait, la Société fédérale de participations,
dirigée par un ancien chef de cabinet de Didier Reynders)
contre Me Mischaël Modrikamen dans le dossier Fortis,
et que Dedecker accuse de tirer toutes les ficelles.
Il va de soi que je n’ai pas et
que je n’entends pas prendre position sur l’opinion
de Dedecker, si ce n’est que, interrogé sur l’ordonnance
rendue en novembre par Mme De Tandt, présidente du tribunal
de commerce, il déclare, en donnant à entendre que
Van Buggenhout aurait manipulé les juges :
« Ils l’ont encore adaptée
en dernière minute, pour répondre à l’avis
négatif de D’Hayers. Van Buggenhout voulait être
sûr de son coup, et est intervenu. Nicolas Pinchart, le
greffier (sic) de service, était en train d’écrire
un jugement qui désignerait des administrateurs provisoires
chez Fortis. Louise-Marie Henrion, juge au tribunal de commerce
de Namur (sic) est allée le trouver subitement. Vous la
connaissez sans doute comme étant l’ex-épouse
d’Alain Zenner, ancien secrétaire d’Etat du
MR, et la fille de l’ancien ministre Robert Henrion (MR).
‘Voici le texte, vous n’avez pas à faire d’autres
recherches’, a-t-elle déclaré en glissant
le jugement dans les mains de Pinchart ».
Il y a de quoi tomber à la renverse
devant des élucubrations de ce genre : je ne suis évidemment
jamais intervenu dans cette affaire !
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Mais
que n’aurait pas imaginé Jean-Marie Dedecker s’il
avait été attentif à ou informé d’autres
coïncidences ? A savoir :
- Que, dans une interview donnée à La Libre Belgique
le 19 novembre, au lendemain de cette ordonnance, je la qualifiais
de « décision sage » (ce qui est toujours ma
conviction).
- Que Mme De Tandt, l’auteure de l’ordonnance, a fait
son stage en même temps que moi dans le même cabinet,
et que nous sommes restés proches !
- Que Louise-Marie Henrion et Christian Van Buggenhout ont eu le
même patron en début de carrière, et ont donc
travaillé la main dans la main pendant plusieurs années
!
- Que j’avais déjeuné le 3 décembre
avec le ministre de la Justice Jo Vandeurzen, le président
de la Cour de cassation Ivan Verougstraete et Christian Van Buggenhout,
et que nous avions bien sûr évoqué l’affaire
Fortis, qui faisait la une de l’actualité
! Nous n’étions évidemment pas seuls : à
vrai dire le ministre recevait, pour les remercier, la petite dizaine
d’experts qu’il avait désignés pour rédiger
l’amendement du gouvernement à la proposition de loi
relative à la continuité des entreprises. Il ne s’agissait
donc certainement pas d’un manquement à ce fameux «
principe de la séparation des pouvoirs » !
J’imagine néanmoins sans difficulté les conspirations
gravissimes que l’imagination galopante de JMDD aurait dénichées
dans ces quelques faits en réalité anodins. !
Points
d'actualité antérieurs
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